Ce n’est plus qu’une question de jours. Les pharmaciens d’officine, tout comme les médecins et les infirmiers, vont être autorisés à effectuer des tests antigéniques sur la base de prélèvements nasopharyngés. Une mesure qui fait suite à l’avis rendu le 9 octobre par la Haute Autorité de santé et surtout qui répond à une urgence de santé publique, le virus se propageant désormais à une vitesse fulgurante sur l'ensemble du territoire.
Intégrés à la stratégie de dépistage, les pharmaciens et les préparateurs pourront donc rendre un résultat en moins de 15 minutes, épargnant ainsi aux personnes contaminées ou suspectées de longues heures d’attente devant les laboratoires surchargés et un délai de 24 à 48 heures pour obtenir le résultat. Ce gain de temps est également essentiel en termes de santé publique puisqu’il permettra d’isoler rapidement les personnes positives et de casser ainsi les clusters. « Il s’agit d’une démarche de complémentarité avec les autres professionnels de santé qui seront autorisés à pratiquer les tests antigéniques, mais aussi avec les laboratoires d’analyse médicale », insiste Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Faux nez
Ce test antigénique signe par ailleurs un changement de paradigme dans l'exercice officinal : les pharmaciens vont être autorisés à poser un diagnostic, et ne seront plus limités à une orientation, comme cela est le cas avec les TROD. Des arrêtés devraient préciser sous peu les modalités encadrant ces tests (liste des tests homologués, tarifs, rémunérations prévues…). D’ores et déjà, cependant, les syndicats appellent les titulaires et leurs équipes à s’y préparer. Car ce nouvel acte suppose une nouvelle organisation de l’exercice officinal. L’accueil des patients va devoir répondre à un protocole spécifique afin qu’ils n’entrent en contact ni avec les patients venant se faire vacciner contre la grippe à l’officine, ni avec toute autre personne entrant dans l’espace de vente. Gilles Bonnefond indique ainsi qu’un prélèvement sur rendez-vous doit être privilégié.
De même, selon le président de l'USPO, le test devrait être assuré par un binôme – pharmacien et/ou préparateur -, l'un se chargeant du prélèvement nasopharyngé, l'autre de l'inscription du résultat sur le portail SI-DEP (Système d’Information de DEPistage), la plateforme de Santé publique France. Les équipes qui bénéficieront d’EPI (masques FFP2, surblouses, charlottes, gants, visières ou lunettes) seront formées à ce geste invasif en e-learning ou par tutoriels à l’aide de faux nez. Elles pourront sans doute bénéficier du renfort d’étudiants volontaires « comme ce fut le cas en mars dernier », ajoute Gilles Bonnefond.
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