Des pharmaciens racontent leur lassitude face aux vols à l’étalage dans un article publié par « France Bleu Orléans ». Un phénomène qui serait de plus en plus fréquent selon eux et contre lequel ils se sentent un brin démunis.
Sur la vitrine d’une pharmacie d’Orléans, on lit sur une affiche : « En raison d’une recrudescence des vols, nous vous demanderons systématiquement d’ouvrir vos sacs en caisse ou à la sortie de la pharmacie et parapharmacie. Merci de votre compréhension. » Vérifier dans les sacs des patients pour s’assurer que des produits n’y ont pas été dissimulés, c’est la mesure qu’ont décidé d’appliquer ces pharmaciens pour prévenir ces vols qui pèsent lourd sur leur quotidien. En libre accès dans les rayons, des produits de parapharmacie, notamment cosmétiques, sont particulièrement prisés des voleurs, qui n’hésitent pas à ouvrir la boîte, à récupérer le produit puis à le cacher, avant de quitter la pharmacie sans l’avoir payé. Interrogée par « France Bleu Orléans », une officinale explique ainsi que les crèmes de jour et les soins pour le visage sont le plus souvent visés par les voleurs. Dans son établissement, elle a une fois constaté la disparition de sept crèmes pour le visage en seulement une semaine…
Pour limiter ces vols de produits onéreux, des officinaux choisissent de mettre des antivols sur les références les plus convoitées. D’autres privilégient une autre technique, laisser des emballages vides dans les rayons. Ainsi, le client est obligé de se rendre au comptoir pour récupérer le produit. Preuve de l’utilité de ce procédé, il arrive parfois que des boîtes vides soient quand même subtilisées… Au-delà du préjudice financier, ces vols à l’étalage ont une autre conséquence : le stress qu’ils génèrent. Contraints d’être en permanence attentifs, les pharmaciens redoutent également d’être victimes d’agressions s’ils surprennent un voleur en flagrant délit.
Autre frustration évoquée par ces pharmaciens orléanais, les plaintes déposées pour des vols de quelques dizaines d’euros n’aboutissent la plupart du temps à rien. Référent national sécurité du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et titulaire dans la Nièvre, Gildas Bernier appelle tout de même ses confrères et consœurs à informer les forces de l’ordre lorsqu’ils sont victimes d’un vol. « En particulier si on est équipé en vidéosurveillance et que le visage du voleur peut être identifié, précise l’ordinal. Il faut également signaler les vols ou agressions sur le site de l’Ordre pour que l’on puisse avoir un aperçu le plus précis possible de la situation au niveau national », ajoute Gildas Bernier. Des chiffres qui, s’ils sont le plus exhaustifs possible, permettraient de savoir si les vols à l’étalage augmentent bel et bien et si oui, dans quelles proportions. « À ce jour, nous n’avons pas de données montrant que les vols en officine sont en hausse ou non pour cette année. Nous savons en revanche que des zones sont plus exposées que d’autres », explique le référent national sécurité. Dans sa propre officine, Gildas Bernier a décidé de laisser des boîtes vides dans ses rayons pour prévenir le vol. « Je le fais pour certains produits chers, notamment des huiles essentielles. En laissant une boîte vide en rayon, on informe quand même les patients sur la présence de cette référence dans l’officine et on empêche le vol car, en soulevant la boîte, la personne se rend compte généralement qu’il n’y a rien dedans. C’est une méthode un peu chronophage mais cela peut éviter des pertes financières pour le pharmacien », tient-il à souligner.
Concernant l’inspection des affaires personnelles d’un client, il faut rappeler qu’une fouille ne peut être effectuée que par un officier de police judiciaire (OPJ) dans des cas bien précis, (comme un flagrant délit) ou par un douanier, si une fraude est suspectée. Comme le stipule l’article L613-2 du code de la sécurité intérieure, au sein d’un commerce, seuls des agents de sécurité agréés sont autorisés à procéder à l’inspection visuelle d’un sac ou d’un bagage. Ils pourront même fouiller le contenu si le propriétaire donne son accord. En revanche, pharmaciens, adjoints ou préparateurs ne sont pas habilités à inspecter, même visuellement, les effets personnels d’un client. Si un pharmacien demande à un client d’ouvrir son sac, ce dernier aura donc le droit de refuser.
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