C’est une marée blanche qui s’est déversée sur le pavé parisien, cet après-midi du 30 mai, depuis la faculté de pharmacie Paris V jusqu’à Bercy, où les deux syndicats représentatifs de la profession, les groupements et les étudiants ont été reçus par le cabinet de la ministre déléguée chargée des entreprises à 17 h 30. Ils étaient 3 000 manifestants selon les syndicats, 1 000 selon la police.
Titulaires, adjoints, préparateurs, étudiants… jeunes et moins jeunes ont défilé dans Paris, cet après-midi du 30 mai. Il y avait dix ans que la profession n’avait pas connu une telle unité. La destination de la manifestation parisienne était Bercy, le ministère de l’Économie et des Finances. C’était aussi la principale cible des griefs de ces milliers de manifestants, résolument décidés à défendre le modèle de la pharmacie de proximité.
En effet, n’est-ce pas de Bercy que viennent les menaces de dérégulation de la vente en ligne ? Et avec elles, la crainte de voir le maillage officinal rompre sous le poids des disparités économiques ? N’est-ce pas aussi Bercy qui tient les cordons de la bourse de l’assurance-maladie ? Slogans et chants bon enfant n’ont rien fait d’autre que de reprendre en chœur, sous un soleil inattendu mais de plus en plus intense, les revendications de la profession, pour « défendre la pharmacie en danger ». Les dangers ne se limitent pas seulement aux assauts contre le monopole officinal. Ce sont aussi les pénuries de médicaments qui phagocytent les équipes officinales, et in fine empêchent les pharmaciens de faire correctement leur métier auprès des patients, le manque de revalorisation des honoraires qui entame la rentabilité des officines…
Ces leitmotivs sont repris par tous les manifestants. Et par leurs représentants. « Depuis dix ans, nous avons perdu 2 000 pharmacies et les pharmaciens veulent pouvoir continuer à s’investir dans leur métier et ne pas partir à la retraite sans rien », déplore Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Tandis pour que Pierre-Olivier Variot, son homologue de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), un gouvernement qui n’écoute pas ses pharmaciens, qui ne veut pas sauver le maillage, qui ne tient pas compte des demandes de la profession, « est un gouvernement qui veut détruire le réseau ».
Pour les organisateurs, la mobilisation est une réussite. Et ce n’est qu’un début. Comme le déclare la FSPF : « La balle est désormais dans le camp du gouvernement ! » L’assurance-maladie doit formuler de nouvelles propositions économiques mercredi.
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