Un adolescent de 12 ans est décédé le 27 octobre, 8 jours après son admission à l’hôpital pour un traumatisme crânien provoqué par une « chute lourde », en raison d’un malaise vagal après avoir été vacciné contre le papillomavirus (HPV) dans son collège. L’agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire, tout comme le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, exclut tout lien avec le vaccin utilisé.
L’événement, aussi imprévisible que tragique, pourrait provoquer un coup d’arrêt à la campagne de vaccination contre les HPV lancée début octobre dans les collèges. Un élève de 5e du collège privé Saint-Dominique, à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), « a été pris d’un malaise dans les 15 minutes » qui ont suivi sa vaccination contre le HPV le jeudi 19 octobre dernier. Un malaise qui l’a lourdement fait chuter de sa chaise, selon les informations de « France Bleu », et entraîné un traumatisme crânien.
Interrogé par les députés hier soir au détour d’un article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 ciblant la vaccination contre le HPV, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a précisé que la vaccination avait été réalisée dans ce collège par les équipes du CHU de Nantes qui ont fait appel au SMUR pour prendre en charge l’adolescent. Mais « sa situation s’est dégradée au fil des jours » et le collégien est décédé le vendredi 27 octobre.
Tout comme l’ARS des Pays de la Loire, le ministre a exclu tout lien entre le produit vaccinal utilisé et le malaise vagal de l’adolescent. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « a été saisie » pour s’assurer de l’absence de lien avec le vaccin et « l’ARS a diligenté une enquête administrative », afin d’établir « les conditions de déroulement de la vaccination et de sa surveillance médicale dans l'établissement, ainsi que les conditions de la prise en charge médicale ». Le ministre l’assure, « tout sera évidemment examiné et rendu public », avant de rappeler que « le malaise vagal est le premier risque après une vaccination, qui est a fortiori plus fort chez les adolescents, c’est pourquoi il y a bien dans tous les collèges ces 15 minutes de surveillance médicale ».
Au 30 octobre, indique Aurélien Rousseau, « ce sont à peu près 20 000 vaccins qui ont été injectés » dans les collèges, sachant « qu’un peu plus de 100 000 » adolescents ont l’autorisation parentale de se faire vacciner dans leur établissement. Et aucun autre effet indésirable grave n’a été signalé. Il souligne que le vaccin utilisé est « très connu et très documenté, il a été injecté plus de 300 millions de fois dans le monde ».
En sus de l’enquête administrative lancée par l’ARS, le parquet de Nantes a annoncé qu'une enquête préliminaire était ouverte pour homicide involontaire. La campagne de vaccination a été suspendue en Loire-Atlantique le vendredi 20 octobre, à la veille des vacances scolaires et reprendra dès la rentrée le 6 novembre. De leur côté, les établissements du réseau de l'enseignement catholique, dont fait partie le collège Saint-Dominique à Saint-Herblain, ont suspendu la vaccination des élèves aux résultats de l’enquête administrative de l’ARS, précise encore « France Bleu ». Une cellule d’appui psychologique auprès des enseignants et des élèves sera mise en œuvre à la rentrée au collège Saint-Dominique.
Fin septembre, l’ANSM avait annoncé la mise en place d’une surveillance renforcée dans le cadre de cette campagne de vaccination contre les virus HPV, une surveillance spécifique ayant été initiée dès 2006, lors de la mise sur le marché des premiers vaccins dédiés. Elle précisait alors que « les effets indésirables les plus fréquemment observés » avec Gardasil 9 « ne sont pas graves dans la très grande majorité des cas ». Il s’agit principalement de réactions au site d’injection et de céphalées, et moins fréquemment de « malaises (voire évanouissements) pouvant être une réaction psychogène liée à l’acte vaccinal ».
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