Très attendue, la lettre de cadrage du ministre de la Santé est désormais entre les mains du directeur général de l’assurance-maladie. Olivier Véran fixe ainsi les lignes directrices des négociations pour la future convention pharmaceutique et dévoile ses hautes ambitions pour le pharmacien.
Diffusée hier par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la lettre de cadrage d’Olivier Véran à Thomas Fatôme rappelle d’abord que la future convention doit offrir un cadre « qui réponde aux enjeux et évolutions du métier tout en s’inscrivant dans une trajectoire financière soutenable par l’assurance-maladie ». Le ministre de la Santé veut à la fois tirer les enseignements de la crise, lors de laquelle les pharmaciens « se sont distingués », et renforcer leur rôle d’acteurs de santé publique, « en particulier dans les zones de tensions de l’offre de soins ». Dans ce cadre, il veut une « convention ambitieuse » dont l’axe clé est l’amélioration du parcours des patients. Il appelle à une montée en puissance de l’exercice coordonné pour garantir le lien entre hôpital et ville, un parcours sans rupture pour les patients chroniques et l’accès aux soins pour tous, y compris dans les déserts médicaux.
La lettre de cadrage énumère les principaux sujets sur lesquels les négociations – dont l’ouverture officielle est fixée au 10 novembre – devront se pencher, à commencer par les missions de prévention (distribution de kits de dépistage du cancer colorectal, rappels vaccinaux, etc.) et de promotion de la santé (entretiens d’accompagnement élargis aux femmes enceintes, aux patients diabétiques, au sevrage tabagique), ainsi que celles dans le bon usage des produits de santé. Elle insiste également sur l’accompagnement dans le virage numérique (messagerie sécurisée, e-prescription, application carte Vitale, espace numérique en santé du patient) et sur l’intégration des enjeux environnementaux. Olivier Véran souhaite aussi que la convention organise « la dispensation encadrée » des médicaments biosimilaires et hybrides, et compte sur la mise en œuvre de la dispensation à l’unité dès janvier pour les antibiotiques avant un possible élargissement.
Enfin, le ministre de la Santé aborde l’économie de l’officine et souhaite poursuivre la réforme de la rémunération en augmentant « le financement de la qualité de la pratique du pharmacien » et ainsi limiter l’impact des baisses de prix et de volume des médicaments. Il évoque la nécessité de réorienter la ROSP générique pour « prendre en compte les effets de l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale de 2019 », tout comme celle « d’établir la liste des classes de médicaments éligibles, susceptibles de donner lieu au versement de l’honoraire dédié » pour les conditionnements trimestriels. Afin de suivre le plus finement possible les effets des mesures conventionnelles, Olivier Véran demande que l’observatoire de la rémunération soit non seulement maintenu mais permette aussi d’analyser l’économie de l’activité globale par typologie d’officine pour déterminer les « aides nécessaires à la restructuration du réseau ».
Globalement satisfait que la lettre de cadrage reprenne « la majeure partie des ambitions portées par l’USPO depuis plusieurs années », le syndicat s’inquiète en revanche de voir y figurer la dispensation à l’unité, un dispositif qui « affranchirait les industriels et les prescripteurs des recommandations thérapeutiques en vigueur et ajouterait des taches logistiques aux pharmacies ».
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine