Au cours des réunions de travail qui ont jalonné ces derniers mois, le contour métier de la future convention pharmaceutique a suscité le consensus au sein des partenaires conventionnels, assurance-maladie et syndicats de la profession. « Beaucoup de points dans le contenu de cette convention correspondent au potentiel de l'officine », se félicite Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
En revanche, des dissensions sont apparues au cours des deux dernières semaines, dans le volet économique des négociations. Nulle surprise. Thomas Fatôme, directeur général de l'assurance-maladie, semble vouloir appliquer à cette convention le principe de la fin du « quoi qu'il en coûte ». De leur côté, les deux syndicats représentatifs de la profession, la FSPF et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) se sont fixé pour objectif majeur d'assurer la stabilité économique du réseau officinal pour les cinq ans à venir.
Une contreproposition commune
Fidèle à sa ligne directrice, Thomas Fatôme avait entrepris, le 14 janvier, d’intervenir au niveau de la marge sur les médicaments chers. Une première tentative qui a provoqué le tollé des syndicats et leur rejet en bloc de cette proposition. Un front syndical semble d'ailleurs émerger. En témoigne la réaction de l'USPO et de la FSPF à une présentation par l'assurance-maladie, le 18 janvier, des tarifs de rémunération des actes et des missions du pharmacien. Les deux syndicats se sont immédiatement insurgés contre des niveaux bien en deçà de leurs attentes. Car dans un contexte de baisse permanente des prix du médicament, la rémunération des actes et des missions du pharmacien apparaissent plus que jamais comme un enjeu essentiel des débats conventionnels.
Les syndicats ont donc décidé de plancher sur une contre-proposition commune qui sera présentée lors de la troisième séance de négociations d'ici à la fin du mois. Si la concertation semble donc possible entre l'USPO et la FSPF, les avis de leurs présidents divergent cependant quant au rétroplanning de cette convention. D'un côté, Philippe Besset doute que les négociations puissent aboutir d'ici au 15 février, pour une raison « technique et non politique », et il envisage même une signature de la convention après l'élection présidentielle. Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO, semble en revanche plus pressé. « Nous avons besoin de signer rapidement une convention métier afin de remettre la profession en marche », déclare-t-il. Quitte à en préciser les modalités financières ultérieurement.
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