Au quatrième jour du déconfinement, les tests sérologiques connaissent un engouement spectaculaire. Alors même que la liste des tests validés n'est pas encore connue et que le flou persiste sur la qualité et la durée de la protection par les anticorps.
Dans l’espoir d’obtenir une réponse à la fameuse question « suis-je ou ai-je été malade du Covid-19 ? », de plus en plus de Français se rendent spontanément dans des laboratoires de ville pour se soumettre à un test sérologique automatisé (ELISA). Certains de ces laboratoires de ville qui proposent ces tests pour un montant de 40 à 60 euros – non pris en charge par la Sécurité sociale - assurent qu’ils sont efficaces à 99 %. Pour autant, aucune liste des tests sérologiques (tests automatisés ou tests rapides) validés par la Haute Autorité de santé (HAS) n’a été à ce jour rendue publique par le ministère de la Santé. Elle devrait être connue dans les prochains jours.
Ce manque de garanties, ainsi que les inconnues qui subsistent sur la protection définitive des anticorps, ont été soulignés par des biologistes eux-mêmes qui interrogent leur pertinence dans une stratégie de déconfinement progressif. Mais ces incertitudes ne font pas reculer les particuliers qui cherchent à se rassurer. Ni même certaines collectivités locales. Après des communes comme Hérouville Saint-Clair dans le Calvados et des départements tel l’Essonne qui a déjà commandé 30 000 tests sérologiques rapides, en priorité pour ses EHPAD, c’est au tour de la région Ile-de-France de se saisir de ce mode de dépistage.
Dans cette région où, selon une modélisation de l’Institut Pasteur, 9,9 % des habitants ont été infectés par le virus, la présidente de région, Valérie Pécresse, s’apprête à nouer un partenariat avec l’entreprise francilienne société AAZ. Celle-ci lance une production locale de son test sérologique de dépistage rapide (TDR) COVID-PRESTO « pour la mise en évidence d’une immunisation, a priori protectrice, contre le Covid-19 ». À noter qu’AAZ avait été récompensé il y a trois par le Prix Galien pour la conception du premier autotest de dépistage du VIH lancé en France en 2015.
Reste à savoir si les pharmaciens seront autorisés à dispenser les tests sérologiques rapides du Covid-19 en officine. Des députés socialistes et apparentés ont interpellé mardi le ministre de la Santé sur cette question. Très tôt positionné sur ce créneau par la voix de Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), le réseau officinal reste pour l’heure partagé, comme en témoignent plusieurs sondages. À l’inverse des Français, qui plébiscitent l'officine pour les réaliser. Les syndicats de la profession quant à eux, restent attentistes. Lors d’une conférence de presse, mardi, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a rappelé qu’en l’état actuel des connaissances, ces tests présentaient peu d’intérêt. « Mais, a-t-il assuré, l’état de la science va évoluer et ces tests seront très certainement nécessaires à l’automne. À ce moment-là, la pharmacie sera l’un des lieux pour vérifier le taux d’immunisation de groupe des Français. »
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