L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’inquiète qu’il n’y ait actuellement aucune mesure permettant de dégager du temps pharmaceutique, alors que celui-ci se réduit comme peau de chagrin en raison des difficultés de recrutement et des très lourdes charges administratives qui pèsent sur l’officine. Le syndicat appelle à une large réforme de simplification.
Alors qu’il manquerait actuellement entre 10 000 et 15 000 collaborateurs dans les officines françaises, le temps que le pharmacien consacre aux patients est peu à peu grignoté par « des procédures administratives et des contrôles supplémentaires toujours plus complexes », alourdissant encore les charges administratives déjà élevées, notamment en raison du tiers payant. Pourtant, relève l’USPO, rien n’a été mis en œuvre pour « dégager du temps pharmaceutique ». C’est pourquoi le syndicat appelle à « un choc de simplification administrative ».
Il évoque par exemple la nécessité « d’envisager des aides par l’assurance-maladie » comme cette dernière le fait avec les médecins via l’embauche d’assistants médicaux. Car les tâches de gestion administrative sont « de plus en plus transférées aux pharmacies » alors même que leur rôle dans la santé publique gagne du terrain, que ce soit dans les actes de dépistage, de vaccination ou d’accompagnements des patients. Sur ce point, l’USPO insiste pour que les entretiens pharmaceutiques et toutes les nouvelles missions soient simplifiés.
Le syndicat demande par ailleurs la révision de « la multitude de règles de prescription et de dispensation, inapplicables pour les pharmaciens », tout comme par les médecins libéraux et hospitaliers. Car cette « trop grande complexité » finit par avoir un impact sur l’accès aux médicaments et par engendrer « des incidents de paiement en cas de tiers payant ». L’USPO suggère la création d’un groupe de travail interprofessionnel dédié afin de « simplifier les règles et préserver celles qui sécurisent la santé et l’observance des patients ».
De même, le syndicat attend « des mesures efficaces pour lutter contre les incidents de paiement » telles qu’une meilleure lisibilité des droits des patients dans le régime obligatoire et une procédure unique pour tous les organismes concernant la branche accidents du travail et maladies professionnelles. L’USPO souligne également que le contrôle de l’ouverture des droits auprès des complémentaires santé « a été mis en place sans compensation pour les pharmaciens et n’apporte pas aujourd’hui entièrement satisfaction ».
Rappelant l’importance du temps pharmaceutique « pour accompagner les patients dans leurs affections » et l’efficacité du maillage territorial pour « un accès aux soins facilité », l’USPO conclut sur l’urgence « d’éviter toute complexification inutile et la multiplication des exceptions comme cela a pu être le cas lors de l’élargissement des compétences vaccinales du pharmacien et la dispensation des médicaments onéreux ».
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination