L’assurance-maladie a dressé le panorama des médicaments remboursés en 2023. Les dépenses ont encore augmenté, c’est pourquoi l’organisme payeur part en campagne pour réduire la consommation des médicaments et faire des économies. Décryptage.
25,5 milliards d’euros de médicaments remboursés
Le montant des remboursements de médicaments effectués par l’assurance-maladie en 2023 dépasse les 25,5 milliards d’euros, que les médicaments soient dispensés en officine ou appartiennent à la liste en sus (secteur hospitalier), via la rétrocession hospitalière ou en accès précoce (après déduction des remises et de la clause de sauvegarde). Ces dépenses augmentent de 3,4 % par an en moyenne, depuis 2021.
Taux de remboursement à 90,7 %
L’assurance-maladie est encore très présente sur le taux de remboursement des médicaments, à 90,7 %. Il progresse de 3,5 % sur un an. Ceci s’explique par l’augmentation du nombre de prises en charge de patients sous ALD et la hausse des prescriptions de médicaments innovants remboursés à 100 %.
Virage ambulatoire marqué
Près de la moitié (45 %) des prescriptions remboursées en officine de ville provient d’un médecin hospitalier (contre 32 % en 2017).
Top 5 des médicaments remboursés en officine, en valeur
1. Eliquis : 755 millions d’euros remboursés, 477 euros par patient ;
2. Vyndaqel : 743 millions d’euros remboursés, 66 671 euros par patient ;
3. Eylea : 520 millions d’euros remboursés, 3 083 euros par patient ;
4. Kaftrio : 481 millions d’euros remboursés, 98 055 euros par patient ;
5. Xtandi : 398 millions d’euros remboursés, 22 908 euros par patient.
Ozempic arrive en 18e position (251 millions d’euros remboursés, 600 euros par patient).
« On voit que l’assurance-maladie rembourse de manière assez large des médicaments innovants car dans le top 20, ce sont des médicaments avec une amélioration du service médical rendu très haute », souligne le Dr Sophie Kelley, responsable du département des produits de santé à l’assurance-maladie. Ces 20 médicaments représentent plus d’un quart des dépenses totales de médicaments.
Top 5 des médicaments remboursés en officine, en volume
1. Doliprane : 265,1 millions d’euros remboursés, 308,2 millions de boîtes remboursées ;
2. Dafalgan : 62,8 millions d’euros remboursés, 71,6 millions de boîtes remboursées ;
3. Lévothyrox : 37,4 millions d’euros remboursés, 31,6 millions de boîtes remboursées ;
4. Kardégic : 39,7 millions d’euros remboursés, 26,7 millions de boîtes remboursées ;
5. EfferalganMed : 20,7 millions d’euros remboursés, 23,9 millions de boîtes remboursées.
Pression des patients
82 % des médecins généralistes affirment ressentir une forme de pression de la part de leurs patients pour la prescription de médicaments, selon une étude BVA menée pour l’assurance-maladie auprès de 300 médecins généralistes libéraux.
Un panier moyen de 41 boîtes de médicaments par an
Avec de fortes disparités selon les âges : 1 boîte par mois pour les assurés de moins de 18 ans, plus de 6 boîtes par mois pour les 65-79 ans et plus de 10 boîtes par mois pour les plus de 80 ans.
Un assuré coûte 410 euros par an
En moyenne, le remboursement moyen par assuré dépasse les 410 euros par an, et croît avec l’âge. Il dépasse les 700 euros pour les 65-79 ans et les 1 000 euros pour les plus de 80 ans.
Les pathologies masculines coûtent plus cher
À partir de 65 ans, l’écart sur les dépenses moyennes par assuré se creuse entre hommes et femmes. Quand les femmes dépensent 647 euros par an en médicaments à 64-79 ans et 852 euros par an à plus de 80 ans, les hommes dépensent 300 euros et 600 euros de plus, respectivement. « C’est principalement lié à des pathologies et à des médicaments plus coûteux. On pense notamment aux traitements du cancer de la prostate et à certains médicaments orphelins spécifiquement liés à des pathologies masculines », explique Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie.
5 classes thérapeutiques dans le viseur de l’assurance-maladie
L’assurance-maladie a ciblé 5 « enjeux clés », qu’elle travaille avec les professionnels de santé pour réduire les prescriptions inappropriées ou les risques d’abus :
- Les antibiotiques ;
- Les inhibiteurs de la pompe à protons ;
- Les benzodiazépines ;
- Les opioïdes ;
- Les analogues du GLP-1.
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