Trois types de chronotypes existent : celui correspondant aux individus dits « du matin » qui préfèrent se coucher et se lever tôt, celui des individus « du soir » qui préfèrent se coucher et se lever tard, et le type intermédiaire. Parmi les 1 684 adolescents indiens de 13 à 14 ans inclus dans l'étude, 42 % étaient du matin, 9 % du soir et 49 % présentaient un chronotype intermédiaire. Leur chronotype a été évalué à l'aide du questionnaire validé rMEQ (reduced Morningness-Eveningness Questionnaire).
Un risque accru également pour le type intermédiaire
Les adolescents ont également répondu à un questionnaire portant sur certains symptômes respiratoires (respiration sifflante, rhinite, rhinoconjonctivite et asthme) et à un autre concernant des informations relatives à leur environnement (exposition au tabagisme passif à domicile, mode de vie rural ou urbain, exposition aux animaux de compagnie à la maison, nombre de frères et sœurs…).
Les adolescents du soir étaient plus nombreux à déclarer des symptômes respiratoires que ceux du matin. Le même constat a été retrouvé chez les adolescents au chronotype intermédiaire mais de manière moins prononcée.
L'asthme, par exemple, concernait trois fois plus d'adolescents du soir que du matin (23,6 versus 6,2 % ; RR = 2,67). Pour les adolescents de type intermédiaire, le risque relatif était de 1,82. L'association entre chronotype et symptômes respiratoires n'était pas influencée par la présence d'autres facteurs.
Le rôle de la mélatonine
« Nous ne pouvons pas être certains que le fait de se coucher tard provoque de l'asthme, mais nous savons que l'hormone du sommeil, la mélatonine, est souvent désynchronisée chez les personnes qui dorment tard et que cela pourrait influencer la réaction allergique chez les adolescents », explique Subhabrata Moitra qui a dirigé l'étude. Les auteurs supposent que les « couche-tard » ont davantage tendance à passer du temps sur écran le soir, ce qui perturbe la production de mélatonine.
« Nos conclusions sur le rôle des préférences individuelles concernant le sommeil et de l'activité sur le risque d'allergie et d'asthme décrivent l'importance d'évaluer la typologie circadienne comme un facteur plausible de la maladie, ce qui aiderait les cliniciens et les chercheurs à prêter attention à cette voie moins connue de l'asthme et des maladies allergiques », concluent les auteurs.