Les pharmaciens effectuent leurs mesures grâce au dispositif « Flow », mis à leur disposition par le laboratoire et coordonné en ligne. Présentés lors d’une table ronde Spot Pharma, les premiers résultats révèlent un taux très élevé de composés organiques volatils et de particules fines dans toutes les pharmacies participantes, avec des pics à l’heure de la sortie des bureaux et de fréquentation élevée à la pharmacie, notamment en début de soirée.
L’aggravation par la pollution des symptômes et des taux de mortalité chez les personnes atteintes de maladies respiratoires ou cardiaques n’est plus à démontrer. Mais comme le rappelle Rym Bergaya, pharmacienne responsable du programme « Respirons mieux » chez Haleon, la pollution urbaine et les pollens, désormais plus précoces en raison du réchauffement climatique, augmentent également le risque d’irritation nasale et oculaire et l’hyperréactivité bronchique, et favorisent les réactions allergiques. Certains polluants urbains fragilisent et fragmentent les grains de pollen, libérant les particules allergènes, qui se logent plus profondément dans le nez.
Prévention
Installé à Châteauroux, Arnaud Daguet est l’un des trois pharmaciens français participant au programme. Il souligne l’importance de la sensibilisation des personnes à risques - patients asthmatiques ou atteints de BPCO, bébés, enfants et personnes âgées - qui peuvent être ciblées au comptoir par l’équipe officinale. Pour lui, le lavage nasal régulier pendant les pics de pollution représente le principal conseil de prévention que les pharmaciens peuvent partager avec leurs patients pour atténuer les symptômes liés à l’exposition quotidienne aux polluants atmosphériques. Selon lui, les pharmaciens pourraient entreprendre de nouvelles actions, dont la mise en place d’entretiens pharmaceutiques dédiés, notamment pour les patients asthmatiques. La prévention de la pollution de l’air pourrait s’intégrer dans les entretiens pharmaceutiques, et s’inscrire dans la prochaine convention. Président d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), Arnaud Daguet souhaite associer les autres professionnels de santé à la prévention des effets de la pollution atmosphérique.
En outre, a souligné Olivier Blond, conseiller régional délégué à la santé environnementale d’Île-de-France, les campagnes menées jusqu’à présent par les collectivités territoriales n’ont pas eu beaucoup de succès, et la région pourrait s’appuyer sur les pharmaciens pour en renforcer l’efficacité.
Le pharmacien doit s’impliquer pleinement dans la santé environnementale, ont conclu les participants à la table ronde. Ils souhaitent que les premiers « pharmaciens pilotes » du programme « Respirons mieux » fassent de nombreux émules dans la profession.