Face à la flambée des virus hivernaux et plus particulièrement de la grippe, le ministère de la santé espagnol a annoncé le retour du port du masque obligatoire à partir de mercredi 10 janvier dans les hôpitaux et les centres de santé du pays.
Devant la hausse des contaminations de grippe et de Covid-19, plusieurs régions espagnoles (Valence, Catalogne, Murcie, Canaries) ont depuis la semaine dernière ordonné aux patients, aux visiteurs et au personnel des hôpitaux de porter des masques. La principauté des Asturies a même appliqué cette obligation aux pharmacies de la région.
Si plusieurs responsables de politique de santé régionaux se sont opposés à cette mesure et estiment que le port du masque devrait être recommandé, mais pas obligatoire, le gouvernement espagnol a décidé de l’imposer dans les centres de santé, à l'ensemble du pays à partir de mercredi 10 janvier. Le ministère de la santé étudie également la possibilité d'introduire l'autojustification de trois jours d'arrêt de travail pour les patients présentant des symptômes bénins d’infection respiratoire.
En effet, les cas de grippe ont augmenté de 75 % dans toute l’Espagne en une semaine, avec un taux de 153 cas pour 100 000 habitants en Catalogne (versus 62 cas pour 100 000 habitants en France, selon le réseau Sentinelles). À Valence, le taux d’incidence pour les infections respiratoires est monté à 1 501 cas pour 100 000 habitants, contre 953/100 000 pour l’ensemble du pays, versus 359/100 000 en France.
« Nous avons intensément discuté sur le rôle du masque pour protéger surtout dans les hôpitaux et les centres de santé, aussi bien les patients que les professionnels. La mesure est efficace, de bon sens, soutenue par la recherche scientifique et bien accueillie par la population », a expliqué la ministre de la santé, Monica Garcia, en ajoutant que le pays avait appris de la pandémie de Covid-19.
En effet, l’Espagne a été durement touchée par le Covid-19, avec plus 14 millions de cas et près de 120 000 décès, au point que le port du masque obligatoire ne fut levé qu'en juillet 2023.
L’Espagne n’est pas le seul pays à être victime d’une brusque hausse des infections respiratoires. En Italie aussi, les services de santé sont saturés, avec des milliers de personnes encore en attente de soins. À voir si la France sera elle aussi concernée, alors qu’aujourd’hui la quasi-totalité du territoire est en phase épidémique de grippe.