Chez les adultes de 50 ans et plus, les doses de rappel avec le vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19 offrent une protection contre une infection symptomatique de plus de 90 %, selon les résultats d’une étude en vie réelle de l’agence britannique de sécurité sanitaire « UK Health Security Agency ».
« Cette étude met en évidence une augmentation significative de la protection contre les formes symptomatiques du Covid-19 avec une dose de rappel de BNT162b2 [Pfizer/BioNTech, NDLR] suivant un schéma vaccinal primaire avec BNT162b2 ou ChAdOx1-S [AstraZeneca, NDLR] chez les adultes âgés de 50 ans et plus », est-il souligné.
Alors que « dans les groupes plus âgés, la protection après les deux premières injections commence à s'estomper, (…) nos résultats démontrent la protection fournie par la dose de rappel chez les personnes les plus à risque de développer un Covid-19 sévère », a réagi dans un communiqué la Dr Mary Ramsay, responsable de la vaccination au sein de l’agence britannique.
Face à la baisse dans le temps de l’efficacité des vaccins, le Royaume-Uni a instauré un programme de vaccination de rappel ouvert aux 50 ans et plus depuis le 14 septembre. Dans cette population éligible, comparée aux personnes non vaccinées, la protection contre une infection symptomatique deux semaines après l’injection d’une dose de rappel était de 93,1 % chez ceux avec une vaccination initiale avec AstraZeneca et de 94 % pour Pfizer/BioNTech. Par rapport à ceux qui n’ont reçu que le schéma initial, l’efficacité vaccinale dans les 14 jours après la dose de rappel avec Pfizer/BioNTech était de 87,4 % chez ceux ayant reçu deux doses initiales d’AstraZeneca et de 84,4 % chez ceux avec deux doses de Pfizer/BioNTech.
Ces résultats sont cohérents avec ceux obtenus en Israël, où un programme de rappel a été lancé en juillet. Selon les données publiées dans « New England Journal of Medicine », « au moins 12 jours après la dose de rappel, le taux d'infection confirmée était plus faible dans le groupe de rappel que dans le groupe sans rappel avec un facteur de 11,3 ; le taux de maladie grave était inférieur d'un facteur de 19,5 ». Ces ratios correspondent à une efficacité relative du vaccin de 91,2 %, relève l’agence britannique.
Vers une dose de rappel pour tous ?
Au Royaume-Uni, environ 12,6 millions de personnes ont reçu une troisième injection : les plus de 50 ans, les soignants en première ligne et les personnes souffrant de comorbidités. Sur recommandation du JCVI (Joint Committee on Vaccination and Immunisation), qui conseille le gouvernement sur la vaccination, le programme de rappel a été étendu le 15 novembre aux adultes de plus de 40 ans, avec un recours prioritaire à une dose de Pfizer/BioNTech ou une demi-dose de Moderna, au moins six mois après la deuxième injection.
Le JCVI a également préconisé l’injection d’une deuxième dose de Pfizer/BioNTech aux adolescents de 16 et 17 ans. Initialement, ces derniers n’avaient accès qu’à une seule injection. Ils pourront bénéficier d’une deuxième dose au moins 12 semaines après la première. À la suite de ces recommandations, le ministre de la Santé Sajid Javid dit avoir sollicité le service public de santé, le NHS, afin de « se préparer à offrir un vaccin aux personnes éligibles dès que possible ».
Saluant les recommandations du JCVI, Penny Ward, professeur invité en médecine pharmaceutique au King's College de Londres, juge, dans un commentaire au « Science Media Center », qu’il est « possible que nous assistions à d'autres extensions de la campagne de rappel aux groupes d'âge plus jeunes au fil du temps », rappelant que la réponse vaccinale « diminue généralement avec le temps, même chez les plus jeunes ».