Symbole de cette lente décélération, les équipes officinales ont passé en moyenne l’an dernier 5,1 heures par semaine à trouver des alternatives aux ruptures de stock, contre plus de 6 et demi en 2020.
27 des 32 pays membres du Groupement ont participé à l’enquête, menée dans leurs pharmacies respectives de mi-novembre 2021 à début janvier 2022. La moitié des pays interrogés, via leurs associations nationales, estiment que la situation n’a pas changé par rapport à 2020 et 2019, tandis qu’un quart des pays estiment qu’elle a empiré, le quart restant parlant au contraire d’amélioration. Ce sont les médicaments à visée cardiovasculaire qui ont le plus souvent fait défaut, suivis par les médicaments du système nerveux, puis du système respiratoire ; en moyenne, 300 médicaments par pays ont été concernés en 2021, avec dans quelques-uns des pointes à plus de 400.
Dans le même temps, une vingtaine de pays ont été confrontés à des pénuries de dispositifs médicaux, les produits d’usage courant, dont les autotests, les masques, les bandages et les thermomètres étant les plus concernés, contrairement aux produits complexes comme le matériel d’oxygénothérapie ou les contraceptifs intra-utérins.
Les pharmaciens européens voient les ruptures de stock comme une perte de temps et de revenu. Ils les considèrent comme une source d’inquiétude et de mécontentement pour les patients, mais aussi d’insatisfaction pour les équipes. La substitution générique constitue la réponse la plus fréquente pour y faire face, mais reste interdite dans quelques pays, comme l’Autriche ou la Bulgarie. Ces ruptures ont aussi stimulé les préparations magistrales. Au début de la pandémie, les règles sur la substitution thérapeutique et sur les achats directs auprès de mandataires ou entre pharmaciens ont été provisoirement ou définitivement assouplies dans la moitié des pays. En Espagne, le dispositif « Farmahelp » permet désormais à 2 500 pharmacies de vendre et d’acheter entre elles les médicaments dont elles ont besoin explique l’Ordre espagnol.