« Nous voulons aboutir à une offre de soins cohérente avec le territoire, et favoriser l'exercice coordonné », affirme Jean-Marc Lebecque, pharmacien à Marck (Pas-de-Calais), ancien président de l'URPS pharmaciens du Nord-Pas-de-Calais, administrateur de l'URPS Hauts-de-France. Convaincus que les solutions viennent de « l'engagement des professionnels de santé », les trois pharmaciens de Marck, Jean-Marc Lebecque, Guillaume Wexsteen et Valérie Lombart, et deux généralistes, Jean-Luc Vo et Francis Prévost, se sont unis pour créer une maison médicale. L'objectif est qu'elle devienne maison de santé pluriprofessionnelle (MSP).
Le bassin de population de Marck, à l'est de Calais, compte 14 000 habitants. Le nombre des généralistes s'est réduit de sept à deux. « On s'est rendu compte, il y a cinq ans, que notre commune vivait plus durement que ce qu'on voyait ailleurs », indique Jean-Marc Lebecque. Celui-ci avait suivi le « combat » mené par un médecin et un pharmacien biologiste à Blériot-Sangatte, à l'ouest de Calais. Ils sont parvenus à une MSP qui compte aujourd'hui cinq généralistes, deux orthoptistes, des infirmières, kinés, dentiste : « une bonne offre ».
Jean-Marc Lebecque aime citer son confrère de Loison-sous-Lens, Éric Bot, qui répète à l'envi : « Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin. » Comme leurs voisins de Blériot, les Marckois ont donc pris « la truelle et le mortier ».
Un investissement d'un million d'euros
Les cinq professionnels de santé ont créé une SARL, Médimarck, pour « d'abord construire les murs ». La commune leur a vendu un terrain de 2 500 m2, en plein cœur de ville, « en position cohérente avec les trois officines », avec des possibilités de stationnement. Le bâtiment d'un seul niveau s'étend sur 900 m2, est prévu pour accueillir quinze professionnels. Mi-juin, la charpente était posée.
L'investissement se monte à 1 million d'euros, sans subvention, si ce n'est un peu d'aide pour le terrain et l'exonération par la commune de la taxe d'équipement.
Quatre médecins sont attendus dès l'achèvement des travaux, au printemps 2021. Kinés, Orthophonistes et Sages femmes devraient suivre.
Les cinq associés travaillent par ailleurs à un projet territorial de santé, en cours de rédaction, pour « répondre au cahier des charges des MSP ». Un travail, bien sûr, réalisé en lien avec les URPS, pour être « dans la dynamique de l'agence de santé (ARS) et des URPS et promouvoir les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Nos objectifs, poursuit le confrère, visent une bonne offre des soins non programmés et un bon suivi à domicile des personnes âgées. En commençant par le bâtiment, puis par le projet territorial, nous voulions travailler sur des bases saines ».