– Le prix Goncourt à Hervé Le Tellier pour « l’Anomalie » (Gallimard). Entre littérature populaire et ouvrage ultralittéraire, le roman, qui s’appuie sur une situation insensée, après un phénomène inexpliqué survenu dans un vol Paris-New York, est un best-seller international annoncé qui sera adapté en série télé. Méconnu du grand public, bien qu’auteur d’une bonne trentaine d’ouvrages, le lauréat, 63 ans, mathématicien de formation, ancien journaliste et président de l’association de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), a voulu, dans un récit qui bouscule les frontières du réel, « confronter l’idée de la duplication et de la confrontation à soi ».
– Le Grand prix du Roman de l’Académie française à Étienne de Montety pour « la Grande Épreuve » (Stock). Le directeur du « Figaro littéraire » s’est inspiré de l’assassinat du père Hamel dans son église pour montrer, en réunissant des hommes que rien ne prédestinait à se rencontrer, comment des remarques blessantes, des mauvaises rencontres, une emprise croissante de la religion et une colère de plus en plus radicale mènent à la tragédie.
– Le prix de Flore à Thibault de Montaigu pour « la Grâce » (Plon). Le sixième ouvrage de l’auteur retrace la dépression du narrateur, athée et touché par la grâce une nuit, dans la chapelle d’un monastère, en découvrant que « le combat spirituel est aussi brutal que la bataille des hommes ».
– Le prix du Meilleur Livre étranger à Colum McCann pour « Apeirogon » (Belfond). Le roman suit un Palestinien et un Israélien qui tentent de survivre après avoir perdu chacun un enfant dans le conflit qui oppose leurs pays, notamment en racontant ensemble leur histoire afin de susciter le dialogue.
Dans la catégorie Essai, le prix est revenu à Daniel Mendelsohn pour « Trois anneaux » (Flammarion), où il expose sa vision de la littérature depuis les Grecs par le biais du procédé littéraire homérique du récit par anneaux, ou boucles narratives.
– Le prix Médicis à Chloé Delaume pour « le Cœur synthétique » (Seuil). Apprécié pour sa « légèreté », le roman met en scène une attachée de presse de 46 ans, célibataire, qui vit avec son chat et tente d’oublier sa détresse en se jetant dans le travail ; elle culpabilise de ne pas gérer sa solitude comme une véritable féministe.
Le prix Médicis du Roman étranger à Antonio Munoz Molina pour « Un promeneur solitaire » (Seuil), récit poétique du monde. Et le prix Médicis de l’Essai a distingué « Fin de combat » (Denoël), le dernier volume de l’autobiographie du Norvégien Karl Ove Knausgaard.
– Le prix Renaudot à Marie-Hélène Lafon pour « Histoire du fils » (Buchet-Chastel). André est élevé par sa tante avec ses cousines, il ne retrouve sa mère que l’été, le père est inconnu : les bonheurs ordinaires et les vertiges les plus profonds d’une famille, entre Paris, le Lot et le Cantal.
Le Renaudot essai a récompensé Dominique Fortier pour « les Villes de papier. Une vie d’Emily Dickinson » (Grasset) et le Renaudot poche est allé à Éric Roussel pour « Charles de Gaulle » (Perrin).
– Le prix Wepler-Fondation la Poste à Grégory Le Floch pour « De parcourir le monde et d’y rôder » (Christian Bourgois), où le narrateur se lance dans de multiples aventures afin de trouver le secret d’un objet inconnu, de forme ovale, à la fois mou et dur.
Une mention spéciale a été accordée à Muriel Pic pour « Affranchissements » (Seuil), un texte hybride qualifié d’« ovni littéraire prodigieusement inclassable ».