Si la présence de particules de plastique dans l’eau vendue en bouteille n’est guère surprenante, nous étions bien loin de penser qu’il y en avait dans de telles proportions. Une étude menée par des chercheurs de l’université Columbia et publiée le 8 janvier dans « PNAS » démontre que 240 000 fragments de plastique sont détectables par litre dans l’eau des bouteilles en plastique. Et ce n’est qu’une moyenne. Dans certains cas, les scientifiques ont même recensé jusqu’à 370 000 particules de plastique par litre ! Dans 90 % des cas, ces fragments sont des nanoplastiques, le reste étant des microplastiques. « Les plastiques sont désormais omniprésents dans notre quotidien, peut-on lire dans le résumé de l’étude. L’existence de microplastiques et peut-être même de nanoplastiques a récemment suscité des inquiétudes en matière de santé », rappellent les chercheurs. Même si elles sont encore très parcellaires, des études sur les nanoplastiques ont en effet révélé des risques sur la santé humaine.
Pour évaluer le taux de concentration de ces fragments de plastique dans l’eau en bouteille, les scientifiques ont testé trois marques d’eau différentes, sans dévoiler leur nom, en utilisant des lasers. Cette technique a donc permis de révéler des quantités de microplastiques et de nanoplastiques bien supérieures à ce qu’avaient démontré les études précédentes sur le sujet. Les particules de plastique les plus fréquemment détectées sont le nylon (présent dans les filtres en plastique utilisés pour purifier l'eau), et le polytéréphtalate d'éthylène (PET), le matériau qui compose les bouteilles d’eau minérale en plastique.
Comme le suggèrent les chercheurs, il faudrait désormais analyser l’eau du robinet avec les mêmes méthodes pour y mesurer également la concentration de particules de plastique et la comparer avec celle de l’eau vendue en bouteille.