* « Suzanne Valadon. Un monde à soi », Centre Pompidou-Metz
Un monde à soi, référence au livre « Une chambre à soi (1929) de Virginia Woolf, pour Suzanne Valadon (1865-1938), qui, très vite reconnue par la critique avec ses nus crus, est restée indépendante des avant-gardes. Absence de reconnaissance des femmes dans la littérature et dans les arts. Pour elle, une vie de relations amoureuses passionnées dans la bohême montmartroise. Après avoir été modèle pour Puvis de Chavannes, Renoir, Toulouse-Lautrec, elle signe à 18 ans son autoportrait au pastel et accouche de Maurice Utrillo. Degas lui enseigne la gravure et collectionne ses dessins, mais c’est de la peinture de Gauguin qu'elle se sent poche. Première toile à 27 ans, près de 500 suivront. Régulièrement exposée dans les Salons, Suzanne Valadon rejoint en 1933 la Société des Femmes Artistes Modernes. Son indépendance sera à l’origine d’une reconnaissance tardive dans l’histoire de l’art. (Jusqu'au 11 septembre, centrepompidou-metz.fr)
* « Surréalisme au féminin ? », musée de Montmartre à Paris
Indépendante Suzanne Valadon : ce n’est pas un hasard si l’exposition consacrée aux femmes surréalistes est présentée dans son atelier-appartement devenu le musée de Montmartre. « Automatisme psychique (...) Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale », tel est le surréalisme selon André Breton dans son manifeste de 1924. Et il est dès ses débuts pour les femmes un espace de liberté, d’émancipation sexuelle et de créativité, avec la poésie, le cinéma, la peinture, la sculpture. L'exposition réunit 50 artistes internationales, parmi lesquelles Claude Cahun, Leonora Carrington, Ithell Colquhoun, Jane Graverol, Lee Miller, Meret Oppenheim, Toyen, Dora Maar, Lee Miller, Valentine Hugo, Lise Deharme et bien d’autres moins connues, qui se sont affranchies des genres artistiques conventionnels. Et poursuivront dans cette voie bien après la dissolution officielle du groupe en 1969. (Jusqu'au 10 septembre, museedemontmartre.fr)
* « Ramsès & l'or des Pharaons », La Villette à Paris
Un règne de 67 ans de paix et de prospérité, après la conquête de la Syrie et de la Nubie. Ramsès II (1305-1213 av. J.-C.) est au cours de la XIXe dynastie du Nouvel Empire un bâtisseur de temples qui relatent ses exploits, à Louxor, Karnak, Abydos et Abou Simbel. Dans la Vallée des Rois, sa tombe fut pillée en partie dans l’antiquité et les restes cachés près de Thèbes auprès d’autres rois. Ce sont ces trésors, 181 artefacts, qui sont présentés à la Grande Halle de La Villette, en collaboration avec le Conseil suprême des Antiquités de la République arabe d’Égypte, dans une expérience de réalité virtuelle. Statues avec le colosse en calcaire de Ramsès II, bijoux avec le collier d’or et de gemmes incrustés au nom de Psousennès Ier qui pèse plus de 8 kg, cercueil du roi Chéchonq II de la XXIIe dynastie avec son cartonnage recouvert de feuilles d’or, masque du général Oundebaounded et un ostracon, dessin sur un éclat de calcaire de Ramsès IV sur son char. (Jusqu'au 6 septembre, lavillette.com)
* « Néo-Romantiques, Un moment oublié de l’art moderne 1926-1972 », musée Marmottan Monet à Paris
Une des premières remises en cause de l’abstraction, qui commence avec une bande d’amis à la galerie Druet à Paris en 1926 et qui va essaimer. Ils peignent et travaillent aussi pour l’opéra, le ballet, et voyagent. Bérard reste à Paris, les Russes Eugène et Léonide Berman, Tchelitchew partent aux États-Unis avant de s’installer en Italie. Il y a aussi Balthus, le Hollandais Kristians Tonny, l’Anglais Christopher Wood. Une centaine d’œuvres pour découvrir ce qui n’est pas un vrai mouvement pictural mais un lien entre Picasso, le surréalisme et les grands figuratifs du XXe siècle, avec des spectacles restés mémorables. (Jusqu'au 18 juin, marmottan.fr)
* « Normands. Migrants, conquérants, innovateurs », musées des Antiquités et des Beaux-Arts de Rouen
Après des raids et des pillages au IXe siècle, le roi de France concède aux « hommes du Nord » venus de Scandinavie le duché de Normandie en 911. Guillaume le Conquérant part à l’assaut des iles Britanniques en 1066 avec la fameuse bataille de Hastings (à voir sur la tapisserie de Bayeux) et au XIe siècle, ils s’installent dans les Pouilles et participent à la première croisade pour libérer Jérusalem. Armes, reliquaires, parchemins enluminés, olifant, châsse émaillée, parures, mosaïques, vestiges médiévaux… retracent quatre siècles de brassage de cultures européennes, islamiques et byzantines. (Jusqu'au 13 août, mbarouen.fr)
* Réouverture après travaux du musée Goya à Castres
Le musée est le seul en France entièrement dédié à l'art espagnol. Alors que Marcel Briguiboul, peintre du XIXe siècle, achète lors d’un voyage en Espagne 3 tableaux de Goya, dont le célèbre « Autoportrait aux lunettes », le petit musée de la ville s’installe dans le palais épiscopal construit par Jules Hardouin-Mansart. De legs en dépôts, en particulier du Louvre avec le portrait de Philippe IV de Velázquez et la « Vierge au chapelet » de Murillo, le musée a une belle collection du XVIIe, le siècle d’or. Une peinture très regardée par Manet, Gustave Doré, Léon Bonnat et Picasso ! (ville-castres.fr/fr/musee-goya)