Après deux années 2020 et 2021 marquées par le Covid et des déficits exceptionnels enregistrés par la Sécurité sociale, la Cour des comptes a dressé une série de 44 mesures et recommandations visant à retrouver l'équilibre financier.
Après un budget 2019 quasiment à l'équilibre, qui faisait suite à une décennie d'économies constantes, le Covid-19 a provoqué en 2020 le déficit le plus élevé jamais enregistré par la Sécurité sociale (-39,4 milliards d'euros), soit 1,7 point de PIB. En 2021, c'est 34,8 milliards d'euros de pertes qui ont été enregistrées. L'année 2022 se démarquera également par un très fort budget.
Face à cette situation exceptionnelle, la Cour des comptes a affirmé la nécessité « d’amorcer une trajectoire de retour à l’équilibre financier de notre système de Sécurité sociale » visant à « préserver ce maillon essentiel de cohésion et de solidarité ». Une préservation qui passe par la fin au recours à l'emprunt, qui déporte la dépense sur les générations futures.
Par la voix de son président Pierre Moscovici, la Cour des comptes préconise de nombreuses pistes d'économies, en particulier dans les domaines de l’assurance-maladie et des retraites. L'institution argue en faveur de la sortie des modes de gestion de crise et propose par exemple la fin de la prise en charge à 100 % des téléconsultations, la poursuite des baisses de tarifs pour les laboratoires d’analyse médicale et la reprise à plus large échelle des contrôles visant les assurés et les soignants.
Pour les Sages de la rue Cambon, ces dispositions ne peuvent perdurer une fois la crise passée, et les impératifs de recouvrement et de contrôle se doivent d'être désormais le principal enjeu des organismes de Sécurité sociale. L'instance appelle également à une modernisation rapide du système de santé français grâce au déploiement de certaines mesures visant à améliorer l'efficience des dépenses via l'amélioration de la performance du système. Son rapport propose en autres mesures (44 au total) : la mise en place de la prescription électronique des médicaments, commune en Europe mais absente en France, la simplification des allocations de solidarité aux personnes âgées et de rentrée scolaire, ou encore les réformes du financement des soins de longue durée à domicile afin d'en améliorer la gestion.
Ces mesures sont, selon la Cour, non seulement indispensables pour redresser la situation financière de la Sécurité sociale, mais aussi pour répondre durablement aux besoins de la population.