Les recommandations sur la dénutrition des personnes âgées de 70 ans et plus viennent d’être actualisées.
La Haute Autorité de santé (HAS) a complété les recommandations sur le diagnostic de la dénutrition de l’enfant et de l’adulte publiées en 2019 pour y intégrer des éléments spécifiques aux personnes de 70 ans et plus.
Pourquoi des recommandations particulières aux seniors ? Car « certaines spécificités leur sont propres. Le diagnostic de la dénutrition dans cette population intègre ainsi des critères telle que la sarcopénie », justifie la Haute Autorité de santé (HAS).
Dans cette population, le diagnostic est exclusivement clinique. Il vient repérer l’association de deux critères : au moins 1 critère phénotypique, relatif à l’état physique de la personne, et au moins 1 critère étiologique, c’est-à-dire lié à une cause possible de la dénutrition.
Les critères phénotypiques sont (1 seul critère suffit) :
- Perte de poids ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois ou ≥ 10 % par rapport au poids habituel ;
- IMC < 22 kg/m² ;
- Sarcopénie confirmée par l’association d’une réduction de la force et de la masse musculaire.
Les critères étiologiques sont (1 seul critère suffit) :
- Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d'une semaine ou toute réduction des apports pendant plus de deux semaines par rapport à la consommation habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques.
- Absorption réduite (malabsorption/maldigestion).
- Situation d'agression : pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive.
Une fois posé le diagnostic de dénutrition, on en évaluera la sévérité.
Enfin, l’état nutritionnel sera à surveiller. « Cette surveillance doit impliquer les proches aidants, les professionnels de santé et ceux du secteur social et médico-social, évoque la HAS. Elle requiert de peser le patient, de calculer son IMC, d’évaluer son appétit et sa consommation alimentaire (en utilisant une échelle visuelle, une échelle semi-quantitative, ou en faisant appel à un diététicien), et enfin de déterminer sa force musculaire en s’appuyant sur la mesure de la force de préhension ou sur le test de lever de chaise. » À domicile, la surveillance est à réaliser 1 fois par mois et à chaque consultation. Pour les personnes hébergées en EHPAD ou en USLD, la surveillance est réalisée à leur entrée puis au moins une fois par mois.
Attention, avertit la HAS : « obésité et dénutrition ne sont pas incompatibles et peuvent coexister chez une même personne. » Dans ce cas, pour effectuer le diagnostic, il est recommandé de rechercher une perte de poids (≥ 5 % en 1 mois, ou ≥ 10 % en 6 mois, ou ≥ 10 % par rapport au poids habituel) et une sarcopénie confirmée, sans tenir compte de l'IMC.