* Le site de Babylone a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2019 et les archéologues reprennent les fouilles en Irak. La romancière Catherine David et l’historienne Françoise Bouron font revivre les restes de la légendaire cité dans « Babylone. Le Temps de la vengeance » (après « le Réveil des passions »). Au VIe siècle av. J.-C., alors que le nouveau roi Nabonide est accaparé par la reconstruction des temples et sa dévotion au dieu de la Lune, la jalousie, la vengeance et l’ambition mènent la danse ; son fils, son épouse, l’armée comptent parmi ses opposants. (XO, 336 p., 20,90 €)
* Le roman de la rose selon Philippe Séguy s’intitule « Liber Rosae ». Il nous ramène en l’an 1240, quand Gatien de Mortery rentre de Terre Sainte avec une femme syrienne, férue d’art du jardin et des roses. Las ! Gatien et Morjiane doivent affronter l’Église catholique, les puissants qui défendent leurs privilèges et même la famille de Gatien. La délicatesse des roses contre l’intolérance et la violence des hommes. (Robert Laffont, 430 p., ill. de Laurent Gapaillard, 23,90 €)
* À son habitude Mireille Calmel, une des reines du roman historique, appuie l’intrigue du « Templier de l’ombre » sur des faits et des personnages réels. Ce thriller médiéval, qui se déroule au cours du terrible hiver 1306, a pour héroïne une jouvencelle accomplie, érudite grâce à son père, qui l’a aussi formée au maniement des armes. Abandonnée le jour de ses noces, elle cherche dans la vallée du Razès son frère et celui qu’il lui avait choisi pour époux. Qui, de l’alchimiste, du Cathare ou du Templier, détient la clef du mystère ? (XO, 358 p., 20,90 €)
* Même si l’on connaît le sort de la Voisin, brûlée vive après avoir tenté d’empoisonner Louis XIV, il faut lire « la Chambre des diablesses », qui revisite cette affaire par la voix de Marie-Marguerite Voisin, sa fille, accusée de complicité et emprisonnée à Vincennes. Alternant narration et correspondances adressées à La Reynie, lieutenant général de la police de Paris en charge de l’Affaire des poisons, et usant d’une langue d’époque avec ses outrances mais rendue lisible, Isabelle Duquesnoy redonne souffle à cette chasse aux sorcières d’époque, laissant planer le doute sur le sort qui sera réservé à la jeune femme. (Robert Laffont, 372 p., 21 €)
* Historien de formation et devenu l’un des chefs de file du polar nordique, Arnaldur Indridason nous ramène dans l’Islande du XVIIIe siècle. « Le Roi et l’Horloger » raconte l’amitié insolite entre un réparateur d’horloges et Christian VII. Et ce que ce souverain, considéré comme fou et écarté du pouvoir, va découvrir – et nous avec – de la cruelle réalité de la société islandaise alors asservie par le royaume du Danemark. Un récit historique sur les relations entre les hommes et la paternité, écrit sous forme d’un conte violent et palpitant. (Métailié, 316 p., 22,50 €)
* Avant de devenir la première impératrice de Russie, épouse du tsar Pierre le Grand, Catherine Iere, « l’Impératrice de pierre », a traversé une vie hors normes. Née Marta Skowronska dans une famille lituanienne pauvre, elle a été servante chez un pasteur, mariée de force à un soldat suédois, prisonnière de l’armée russe, blanchisseuse et esclave sexuelle du maréchal Cheremetiev, puis vendue au bras droit du tsar, etc. Car l’histoire n’est pas finie, qui est révélée par l’historienne lituanienne Kristina Sabaliaukaite comme une tragédie grecque. (Quai Voltaire, 376 p., 24 €)
* En se documentant sur Robert Desnos pour « la Légende d’un dormeur éveillé » (prix des Libraires 2018), Gaëlle Nohant a découvert les archives d’Arolsen, où dorment plus de 30 millions de documents concernant les victimes des persécutions nazies. Son imagination a fait le reste pour écrire « le Bureau d’éclaircissement des destins », une fiction où une jeune femme est chargée de restituer aux descendants des déportés les objets qui ont échoué au centre. Comment devient-on les héritiers d’objets hantés ? Ses recherches la conduisent de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine, et à rencontrer des figures d’hier et d’aujourd’hui, d’une même intensité émotionnelle. (Grasset, 408 p., 23 €).
* L’écrivain irlandais John Boyne a fait mouche dès son premier roman paru en 2006, « le Garçon en pyjama rayé », vendu à 6 millions d’exemplaires et traduit dans 57 pays, qui évoquait les camps de concentration nazis par le regard et la voix d’un garçon de 9 ans. Même si le personnage principal est une octogénaire installée dans un superbe appartement londonien, « la Vie en fuite » s’inscrit dans cette lignée. Car Mrs Fernsby, Gretel de son prénom, s’est enfuie de Pologne en 1946 avec sa mère, lorsqu’elle avait 15 ans. Et parce qu’emménagent à l’étage au-dessous une jeune femme et son fils victimes de violences familiales. Doit-elle dénoncer les faits, au risque de dévoiler son identité et son passé ? Un roman sur la culpabilité, la complicité et le deuil. (JC Lattès, 332 p., 22,90 €).