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Daniel Humbert redonne vie à une officine de Dordogne

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Publié le 07/07/2022
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Fermée depuis plus de deux ans, la pharmacie du petit bourg de Coursac en Dordogne, vient d’être reprise par un tout jeune pharmacien de 27 ans, venu de Bretagne.
" Tout le monde est heureux de mon arrivée "

" Tout le monde est heureux de mon arrivée "
Crédit photo : P. Jayat

« Tout le monde est heureux de mon arrivée, j’ai plaisir à sentir que je rends vraiment service », souligne Daniel Humbert, le nouveau pharmacien de Coursac. En effet, la population de ce petit bourg rural de 2 300 habitants, situé à dix minutes de Périgueux, est soulagée. Elle avait perdu son officine en 2019, au départ à la retraite de sa titulaire. Presque en même temps, son unique généraliste tirait sa révérence.

Pendant plus de deux ans, la mairie et l’ancienne titulaire ont vainement cherché un repreneur. La pharmacienne rouvrait même son officine une semaine par an, pour ne pas perdre sa licence. Et c’est du Finistère que le « sauveur » est arrivé. Né à Morlaix de parents lorrains, Daniel Humbert est passionné de chimie depuis sa plus tendre enfance, mais c’est son stage de troisième, réalisé en officine, qui l’oriente définitivement vers la pharmacie : « Voir comment de toutes petites choses (les médicaments) peuvent soigner les gens me fascinait », évoque-t-il. Après ses études à Nancy, il revient en Bretagne comme adjoint : « Je me voyais travailler ainsi pendant 5 à 10 ans, avant d’acheter une officine », dit-il. Aussi, quand la pharmacienne de Coursac le contacte, il repousse son offre.

Sa première pharmacie

Mais, après avoir brillamment passé sa thèse* (mention très bien et félicitations du jury), une rupture sentimentale incite Daniel Humbert à quitter le Finistère. Il se lance alors dans un road trip qui passe par Coursac. Il rencontre la titulaire et négocie l’achat de la pharmacie : « La licence expirait en février, indique-t-il. J’avais 4 mois pour tout organiser, l’horreur ! » Ses parents viennent l’aider à nettoyer et aménager l’officine. Et le 18 février, après avoir franchi tous les obstacles administratifs, il ouvre, à 27 ans, sa première pharmacie.

« C’est un investissement financier et personnel énorme, précise-t-il. Il faut en vouloir, être passionné, dynamique… Si j’avais des conseils à donner à mes jeunes confrères pour une installation, je dirais : prévoir large (6 à 12 mois) pour les tâches administratives ; faire une étude de marché et un bon prévisionnel, le plus pessimiste possible. Pour le stock, aller au plus simple pour satisfaire les demandes de base du comptoir, privilégier les plus grosses rotations. »

Daniel Humbert, a rallié le groupement Kristal Pharma, « car ils sont respectueux de la volonté d’indépendance des pharmaciens, précise-t-il. Et la cotisation est modérée ». Après quelques semaines d’activité, il est ravi : « Je craignais que mon jeune âge fasse douter de ma compétence, mais l’accueil a été super chaleureux. En plus, je suis un fou de badminton et il y a un club dans la commune. Je m’y suis inscrit et me sens déjà très bien intégré. Mes prochains objectifs : réussir un bon démarrage de l’officine et embaucher, car assurer seul 51 heures d’ouverture, 6 jours sur 7, n’est pas facile. »

* Sur un thème original : « Prise en charge officinale du patient en fin de vie, aspects juridiques, pharmacologiques et toxicologiques. »

Patrice Jayat

Source : Le Quotidien du Pharmacien