Avec l’arrivée des mauvais jours, la seconde vague du Covid pose de nouveaux problèmes aux pharmaciens, en premier lieu celui de l’attente des patients hors de l’officine. En Allemagne, plusieurs Länder exigent en effet depuis quelques jours un espace minimum de 10 mètres carrés par client dans les magasins, y compris les pharmacies, ce qui oblige donc certains acheteurs à patienter dehors, une situation délicate s’il se met à faire froid. Quelques pharmaciens envisagent donc de chauffer les abords extérieurs de leur officine pour que leurs patients ne prennent pas froid en attendant leur tour. Ils préconisent le recours à des braseros à gaz et autres « champignons chauffants », ceux-là mêmes qui, installés sur les terrasses des cafés, ont été interdits dans de nombreuses villes en raison de leurs émissions excessives de CO2. Pour cette raison, personne ne sait encore ce qu'elle serait la réaction des autorités à une telle initiative.
Certes, il ne fait pas forcément plus froid devant une pharmacie que devant une boulangerie ou une… librairie - ouvertes outre-Rhin - mais les clients des premières sont a priori plus fragiles que ceux des dernières. D’autres pharmaciens ont imaginé des constructions en bois, genre chalet de Noël, qu’ils pourraient placer devant leur officine pour en faire une sorte de sas extérieur, et même des galeries couvertes en planches, comme le long des chantiers de construction.
Le Covid stimule ainsi l’ingéniosité des pharmaciens, mais se traduit aussi par de nouvelles initiatives locales ou régionales. Parmi celles-ci, la Ville-Etat de Brême, qui est aussi le plus petit Land allemand, a choisi de distribuer gratuitement des masques aux personnes âgées ou vulnérables résidant sur son territoire, et a chargé les pharmaciens d’assurer ces délivrances à leurs bénéficiaires.