* Au Musée Picasso (jusqu’au 2 juillet), « Faith Ringgold. Black is beautiful » . Première exposition en France de cette artiste noire féministe née en 1930, qui célèbre la beauté noire dans ses tableaux, critique la ségrégation raciale avec « the Flag is Bleeding » (Le drapeau saigne), défend les droits civiques avec le Black Power. L’art est « sa voix ». Quand elle revisite l’avant garde du XXe siècle, en particulier « les Demoiselles d’Avignon » de Picasso, elle veut « montrer qu’il y avait des Noirs à l’époque de Picasso, de Monet et de Matisse, montrer que l’art africain et les Noirs avaient leur place dans cette histoire ». Mais elle va au-delà dans ses quilts en tissu, avec une vision universelle où l’autobiographie voisine avec le politique et le romanesque.
* Au musée du quai Branly-Jacques Chirac (jusqu'au 12 novembre), « Senghor et les arts. Réinventer l’universel ». Léopold Sédar Senghor (1906-2001) a été un des artisans de la négritude, concept créé en 1936 par Aimé Césaire, qui voulait construire « la Civilisation de l’Universel, où chaque civilisation différente apportera ses valeurs les plus créatrices parce que les plus complémentaires ». Président du Sénégal de 1960 à 1980, il crée l’École des arts, un théâtre national, une manufacture de tapisserie, et assure par des expositions la diffusion de cette création, entre autres au Festival mondial des arts nègres en 1966. Il invite Picasso, Soulages à exposer. Chagall, André Masson, Hans Hartung, Zao Wou Ki illustreront son œuvre poétique. Un pouvoir qui sera contesté et qui l’obligera à démissionner.
* Au musée des Arts décoratifs (jusqu'au 16 avril), « Années 80. Mode, design et graphisme en France ». Les années Mitterrand, avec Jack Lang, son ministre de la Culture, servie par une communication visuelle forte. Grands travaux architecturaux au Louvre et à Orsay, design, mobilier avec Philippe Starck, Garouste et Bonetti, Willmotte, mode avec les défilés spectacles de Thierry Mugler, Azzedine Alaïa,Issey Miyake, film publicitaire avec Étienne Chatiliez, Jean-Paul Goude. Une effervescence culturelle dans tous les secteurs, y compris dans la rue avec la Fête de la musique.
* Au Havre, au MuMa (Musée d'art moderne André Malraux, jusqu'au 5 mars), « Météorologiques », avec une trentaine d’artistes internationaux, peintres, dessinateurs, photographes, vidéastes, à la recherche de l’éphémère lié au « temps qu’il fait », inspiré des phénomènes célestes d’Aristote. Autour des cieux de Boudin, on croise Renoir, Dufy, Henri-Edmond Cross, Josej Nadj, Véronique Ellena, Éric Bourret, Bernard Plossu…