Parmi les recherches menées dans la région Rhône-Alpes, le Pr Stéphanie Briançon, directrice du laboratoire d’Automatique et de Génie des procédés, a développé son travail sur les nano vecteurs. Les nano médicaments se présentent sous forme de particules de taille inférieure à 0,5 µm de nature et composition variables. Les objectifs des nano vecteurs sont la protection du principe actif, le contrôle de sa distribution dans l’organisme, de sa vitesse et de sa durée d’action. Ils sont formulés en suspension, poudre sèche à reconstituer ou incorporés dans des gels ou des émulsions. « Les nano vecteurs présentent des avantages pour toutes les voies d’administration, en particulier la voie parentérale avec la possibilité de ciblage thérapeutique par les nano vecteurs, la voie cutanée, les voies transmucosales et la voie orale », souligne-t-elle.
De son côté, Guillaume Monneret, directeur du laboratoire de Physiopathologie de l'immunodépression associée aux réponses inflammatoires systémiques (PI3), a présenté le changement de paradigme dans le traitement des états septiques sévères, avec les espoirs de l’immunothérapie. « Un sepsis est l’association d’une infection et d’une réponse inflammatoire systémique qui est mal régulée et va donner une défaillance d’organe », rappelle-t-il. Les sepsis restent un problème majeur de santé publique qui causent plus de 8 millions de décès chaque année dans le monde. Il s’agit de la première cause de mortalité en réanimation, avec des taux de 40 % de mortalité pour le choc septique.
Restimuler le système immunitaire
L’an dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en a fait une cause prioritaire. Pendant très longtemps, en parallèle à l’antibiothérapie, seules des approches anti-inflammatoires ont été testées. Malheureusement, elles ont montré leur absence d’efficacité pendant des décennies. « Nous avons découvert que le paradigme hyper-inflammatoire du choc septique était incomplet, explique Guillaume Monneret. Dès leur admission en réanimation, les patients présentent, en réponse à l’inflammation initiale, un état de profonde immunosuppression. En conséquence, ce sont aujourd’hui des approches d’immunostimulation qui sont évaluées chez les patients septiques. » L’objectif est de donner aux patients des molécules pour restimuler leur système immunitaire. Les premiers résultats sont prometteurs et devraient rapidement conduire à des essais de phase III.
Jacques Volckmann, vice-président R & D chez Sanofi Pasteur, a pour sa part détaillé les nouvelles approches vaccinales et les vaccins de demain. « Trois orientations font l’objet de travaux en vue d’évaluer de nouvelles approches vaccinales », indique-t-il. Le principal axe de recherche vise les maladies d’origines infectieuses non couvertes par des solutions préventives. Environ une soixantaine de cibles infectieuses font l’objet de développements actifs, par exemple, la prévention des infections virales à HIV ou des infections bactériennes à staphylocoque ou à clostridium difficile. Le second axe de développement concerne l’amélioration des vaccins existants, que ce soit par l’adaptation des vaccins aux évolutions des environnements épidémiologiques, par l’optimisation de la réponse immunitaire (en particulier pour des populations enfants et personnes âgées), ainsi que par l’amélioration de l’efficacité. Enfin, de nouvelles approches liées aux révolutions technologiques émergent, tant dans le domaine des mécanismes de stimulations du système immunitaire (mRNA, adjuvant) que dans le domaine des technologies de production ou de contrôle. « Les vaccins du futur pourraient être à administration sublinguale, à température ambiante, peut-être produit sur des plantes, et avec des approches mRNA », imagine Jacques Volckmann.
Séance coorganisée par Christine Vinciguerra, directrice de la faculté de pharmacie de Lyon, et Raphaël Moreau, membre de l'Académie nationale de pharmacie.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion