DE 12 000 à 200 000 dollars (8 888 à 148 000 euros), telle est la somme que vous devrez débourser pour devenir un « cryonics ». Comprenez, un être cryonisé dans l’espoir de revenir un jour à la vie. La cryonisation concerne aujourd’hui quelque 300 personnes (corps) dans le monde. Trois grandes institutions réparties aux États-Unis et en Russie se partagent ce curieux marché et 1 500 nouveaux clients potentiels auraient déjà pris leur ticket pour cette congélation post-mortem. Plongés dans de l’azote liquide à – 196 °C, les organismes, dont on a préalablement remplacé les fluides corporels par des liquides aux propriétés antigel, attendent sagement que la science ait progressé au point de pouvoir les ramener à la vie. Pour l’heure, même si la cryobiologie a considérablement perfectionné ses méthodes, puisqu’elle permet déjà des allers-retours chaud/froid de cellules, voire même d’organes entiers (rein de lapin), aucun hibernatus n’est encore revenu vivant du royaume des glaces. Et quels que soient les progrès réalisés dans ce domaine, le cryobiologiste Pierre Bouton l’affirme : « aucune cryonisation humaine ne sera tentée dans un cadre scientifique avant que la technique de réanimation n’ait été éprouvée sur des animaux. »
Car, vous l’avez compris, ces initiatives, toujours personnelles et volontaires, ne sont pour l’instant nullement cautionnées par la communauté médicale. Même si le mouvement des cryonics a pour bible le très sérieux ouvrage de Robert Ettinger publié en 1962. Le problème, soutiennent les chercheurs, c’est que l’entreprise de cryonie est selon eux prématurée. Congeler des corps avant même d’avoir mis au point les techniques qui permettraient de les ramener à la vie, c’est un peu mettre la charrue avant les bœufs… Quoi qu’il en soit, l’idée d’une congélation porteuse de résurrection fait de plus en plus d’émules. Après les États-Unis, pionniers de la cryonie, les Russes et bientôt les Australiens se sont ainsi récemment doté d’installations ad hoc. Pour les adeptes de la cryonie, seule l’évolution des législations sur l’euthanasie et le suicide assisté serait susceptible d’accroître significativement les chances de succès de la cryopréservation. Ces derniers espèrent en effet que, en congelant pre-mortem les individus, on faciliterait grandement les procédures de réanimation. Un projet qui, rien qu’à y penser, fait froid dans le dos…
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