Il y a sept ans, Xavier Schneider reprenait la « pharmacie cantonale »* de Truchtersheim, village cossu des environs de Strasbourg qui, économiquement parlant, fait figure de Monaco ou de Neuilly alsacien. « Cela n’empêche pas bien, au contraire, les clients d’être particulièrement exigeants sur le service, la qualité et les prix », explique le pharmacien, secondé par quatre adjoints, cinq préparateurs et plusieurs étudiants et apprentis, son épouse jouant un rôle primordial pour la gestion de l’officine.
Passionné avant tout par son métier, Xavier Schneider siège au sein des principales institutions professionnelles régionales et nationales et préside aussi, depuis deux ans, le conseil de surveillance du groupement IFMO : à 35 ans, il illustre bien la volonté de rajeunissement de ce dernier, auquel il imprime d’ailleurs sa marque en ce qui concerne la pharmacie et la santé électroniques.
Au-delà des outils marketings connectés désormais utilisés par le groupement, comme la « Box Pharmélia », le pharmacien est persuadé que l’avenir de la profession passe par la maîtrise des nouvelles technologies : « autrefois, le pharmacien était le gardien des poisons ; il est aujourd’hui le mieux placé pour devenir le gardien des données de santé », explique-t-il, en faisant notamment référence au succès du dossier pharmaceutique (DP). « Nous sommes sûrement les mieux placés pour en garantir la confidentialité, car les patients nous font confiance et le secret médical est au cœur de notre exercice », estime-t-il.
Fervent partisan objets de santé connectés, il se félicite de voir que ce rayon commence à s’animer, tout en relevant que l’important, pour le pharmacien, sera moins la vente de l’article lui-même que le recueil des données et surtout le service qu’il permet. Il constate que la clientèle d’âge mûr commence à s’y intéresser vraiment mais regrette que « trop de confrères (aient) encore une aversion pour ces technologies et les prennent pour des gadgets, alors qu’elles construisent aussi l’avenir de la profession ».
Associant le principe à l’action, il participe lui-même à la conception d’applications santé : l’an dernier, il a initié une application pour smartphone qui permet aux adolescents de vérifier la qualité diététique de ce qu’ils mangent, avec un système amusant d’oiseaux qui enflent ou mincissent selon le produit consommé. Cette année, il a participé à la mise au point d’une autre « appli », qui aide les patients à se souvenir s’ils ont pris ou non leurs médicaments, grâce à un système de pilulier/blister connectable à un smartphone, couplé à une application centrée sur les facteurs de motivation du patient.
« Je consacre plus de 90 % de tout mon temps à la pharmacie » relève M. Schneider, qui complète son engagement professionnel par une participation active à la formation continue des différents métiers de la pharmacie. À ces activités s’ajoute une observation permanente du monde qui l’entoure et un refus de baisser les bras : « la grande distribution a engagé des diplômés en pharmacie, mais moi j’ai fait un MBA de marketing et management officinal et j’ai recruté un conseiller stratégique issu des grandes surfaces qui travaille désormais pour l’officine. »
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