LES DERNIERS éditoriaux de notre présidente ordinale, Isabelle Adenot, font part de sa conviction de la nécessité d’une indépendance professionnelle pour garantir l’intérêt de nos clients/patients. Elle rejoint ainsi les aspirations d’une grande majorité des pharmaciens. Et nous ne pouvons que l’encourager à maintenir ce cap en cette période de nouvelles turbulences au sein du monde officinal.
La conception traditionnelle de la pharmacie française a triomphé l’an dernier avec la décision rendue par la Cour de Justice des communautés européennes réservant aux seuls pharmaciens le capital des officines, et toute la profession s’en est réjouie. Voilà qu’aujourd’hui un nouveau désaccord survient à propos du projet de décret sur les SEL et les SPF-PL. Que nous anticipions par des dispositions qui assurent à la fois favorablement le départ à la retraite de titulaires dans les meilleures conditions et la relève de la profession, il en est de notre devoir à tous. Mais nous avons à le faire dans un certain esprit de solidarité confraternelle. Le souci d’aider des jeunes ne peut passer par des dispositifs qui laissent des brèches par lesquelles pourraient s’engouffrer des confrères peu scrupuleux et qui, par là même, ruineraient l’avenir de notre mode d’exercice actuel, libéral et indépendant. Le « témoignage d’un titulaire sous influence » publié par « La Lettre du Pharmacien de France » du 9 avril 2010 en dit long sur les montages imaginables par certains pour sauver leur capital… mais en faisant périr leurs successeurs.
C’est pourquoi, tout en préservant les points sur lesquels l’ensemble de notre profession s’entend, il est nécessaire que tout projet de décret sur les SEL donne l’assurance que la majorité du capital de l’officine et celle du droit de vote restent entre les mains du ou des pharmaciens exploitants. En optant pour ce verrouillage, se trouve du même coup écarté tout risque de dérapage vers des formes d’exercice dans lesquelles l’économique et le financier prendraient irrémédiablement le dessus sur le respect de la santé publique.
Quant à l’avenir à offrir aux nouvelles générations, les associations leur permettant d’accéder plus facilement à la propriété sont à développer. Mais en prévenant tout risque d’erreur et de piège. Pour cela, notre profession doit s’appuyer sur la fonction régulatrice de l’Ordre. Celui-ci pourrait systématiquement intervenir dans les relations entre associés au moment de l’écriture ou de la signature des contrats. Ne pourrait-il pas avoir au moment des négociations un droit de relecture des règlements intérieurs et des pactes d’associés ? Pourquoi ne pas imaginer des types de contrats permettant l’accession progressive et raisonnable des adjoints au capital social d’une officine, empêchant toute forme d’exploitation d’un tout jeune titulaire par son aîné ?
Notre code de déontologie nous impose les mêmes droits et les mêmes devoirs. Le devoir de considération entre diplômés en est un, celui de solidarité confraternelle en est un autre, et l’Ordre doit en être garant.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion