LA VIROTHÉRAPIE. C’est sur cette voie que se sont engagés des chercheurs américains de la Mayo Clinic dans le traitement du cancer de la prostate avancé. Le virus est celui de la rougeole, dérivé des souches vaccinales. L’équipe n’est certes qu’au stade de l’expérimentation animale, chez la souris précisément, mais ses premières données semblent favorables.
L’objectif de cette virothérapie est d’infecter les cellules cancéreuses et d’y obtenir une réplication virale responsable de la mort cellulaire. La souche, dérivée du vaccin, est la souche MV-CEA (Measles Vaccine-CarcinoEmbryonic Antigen).
Chez des souris ayant reçu la préparation vaccinale, la médiane de survie a été doublée par rapport aux témoins. Chez 20 % des rongeurs traités une régression tumorale totale a été enregistrée.
Site facilement accessible.
Cette nouvelle approche thérapeutique semble riche d’avantages, selon Evanthia Galanis et coll., qui signent l’étude publiée dans « The Prostate ». Cette souche de virus vaccinal représente un excellent candidat dans les formes avancées de ce cancer, y compris celles résistantes. Il n’existe aucune résistance croisée à cette approche qui pourrait donc être associée à toute autre méthode habituelle. Le site de la tumeur aussi jour son rôle. Facilement accessible, la loge prostatique peut être facilement atteinte grâce à un guidage échographique. De même que la surveillance post-thérapeutique serait facile à réaliser par ultrasons, IRM ou par dosage biologique. En effet, l’ACE produit lors des réplications virales permet de suivre le traitement et l’ajustement des doses. La sécurité d’emploi, enfin, du vaccin contre la rougeole est largement reconnue avec plusieurs millions de doses administrées en quarante ans. Aucune toxicité n’a été décrite avec la souche MV-CEA.
Il faut savoir qu’une autre souche dérive du vaccin contre la rougeole, MV-Edm, a démontré son potentiel thérapeutique sur de modèles animaux d’autres cancers : ovaire, glioblastome multiforme, sein, myélome multiple ou carcinome hépatocellulaire. Dans le cas du cancer ovarien, une activité biologique a même été mise en évidence chez certaines patientes.
L’équipe a mis en route des études additionnelles destinées à permettre un essai clinique.
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