L’heure n’est plus à l’isolement. Bien au contraire ! Depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), l’ère de la coopération interprofessionnelle est bel et bien là. L’article 51 de la loi du 21 juillet 2009 permet en effet de mettre en place, « à titre dérogatoire et à l’initiative des professionnels sur le terrain, des transferts d’actes ou d’activités de soins et des réorganisations des modes d’intervention auprès des patients ». Ces initiatives locales prennent la forme d’un protocole de coopération qui est transmis à l’agence régionale de santé (ARS) concernée. À charge pour celle-ci de vérifier la cohérence du projet avec le besoin de santé régional avant de le soumettre à la validation de la Haute Autorité de santé (HAS).
Destinée à rapprocher les professionnels de santé cette mesure visait donc à « sortir de la logique de l’exercice solitaire, qui a prévalu pendant des années », estime Jean-Luc Audhoui, chargé de la communication de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Cette mesure a toutefois été mal perçue par les uns et les autres ; et, en particulier, par les médecins qui ont pris ombrage des missions dévolues aux officinaux par la convention pharmaceutique. La raison ? « Une méconnaissance des métiers de chacun », explique Pierre Levy, secrétaire général de la Confédération des syndicats des médecins de France (CSMF).
Communiquer pour mieux se connaître.
Car ces nouvelles missions conférées aux pharmaciens par l’assurance-maladie « ne visaient pas à empiéter sur celles des médecins, mais avaient pour seul objectif d’améliorer le fonctionnement de notre système de santé », précise à son tour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). D’où l’intérêt, pour les uns et les autres, de communiquer pour mieux se connaître ; voire tout simplement pour se découvrir. « Une urgence face aux défis que médecins et pharmaciens vont devoir relever ensemble », considère même François Wilthien, premier vice-président de MG France.
Passer outre les motifs d’irritation des uns et des autres est une nécessité pour avancer. « Échanger permet de lutter contre la désinformation puisque les problèmes viennent avant tout d’une mauvaise interprétation, explique Michel Chassang président de la CSMF, une volonté affirmée de brouiller l’information conduit à l’emploi de certains messages contestables, telle que la consultation pharmaceutique. »
Multiplier les initiatives.
La nécessité d’information est réciproque estime Monique Guérin, médecin généraliste à Paris, et, comme médecin, elle souhaiterait plus de retours du pharmacien sur l’observance et la iatrogénie, notamment. Par ailleurs, les échanges contribuent à assurer la sécurité de la prescription et de la délivrance.
Prenant le cas des patients âgés, qui peuvent être désorientés par les changements trop fréquents de médicaments génériques, évoqué par Monique Guérin, Jean-Luc Audhoui précise
que c’est cette information qui a conduit les syndicats de pharmaciens et l’assurance-maladie à s’accorder sur la stabilité des marques de génériques pour les patients de plus de 75 ans.
À charge pour les professionnels de santé libéraux de multiplier les initiatives qui permettront de définir des objectifs qualitatifs communs. Un souhait partagé par Michel Chassang qui souligne que l’émergence de ces thèmes se fera naturellement quand la réorganisation du système des soins aura permis de renforcer la coopération des deux professions. Car ces projets, propices au rapprochement des professionnels de santé, permettraient de convaincre petit à petit et ainsi de vaincre les résistances des plus irréductibles. Une évolution incontournable, selon François Wilthien, qui souhaite la constitution de « véritables binômes médecins-pharmaciens afin de proposer aux hospitaliers une alternative libérale ».
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