POUR la seconde année consécutive, la crise a frappé de plein fouet, en 2011, un grand nombre d’officines. C’est le constat – plutôt sombre – que l’on peut dresser au vu du bilan économique provisoire que vient de réaliser Fiducial pour l’année qui vient de s’écouler. Des chiffres d’affaires qui stagnent quand ils ne baissent pas, une marge commerciale moyenne dont on ne sait si elle pourra se maintenir, des difficultés de trésorerie qui se multiplient… Pour un nombre croissant de pharmacies, la cote d’alerte est déjà atteinte.
Le chiffre d’affaires, tout d’abord. Sur la base des dernières données que Fiducial a récoltées, l’année 2011 est marquée par une quasi-stagnation de l’activité, avec une progression moyenne de 0,77 % seulement. En outre, cette tendance est la même pour tous les trimestres étudiés sur l’ensemble de 2011. « Seules les habituelles pathologies hivernales pourraient sauver une année bien morose. Mais le plus inquiétant, c’est le nombre de pharmacies qui voient leur chiffre d’affaires régresser. Elles sont 44 % à être dans ce cas, avec une baisse moyenne d’activité de 2,87 %. L’euphorie du début des années 2000 et les années de pleine croissance sont désormais bien loin ! », constate Philippe Becker.
La marge en sursis.
En ce qui concerne la marge commerciale, on pouvait s’attendre à de mauvais chiffres pour 2011. Or, comme le laissaient déjà envisager les données économiques de Fiducial à la fin de 2010, les résultats sont moins mauvais que prévus. « Nous observons une stabilité de la marge commerciale par rapport à l’année précédente. Le chiffre moyen en 2011 est de 27,38 %, contre 27,43 % en 2010. Ceux qui pronostiquaient un effondrement de la marge se sont trompés, et, pourtant, il est vrai qu’il y avait de quoi s’inquiéter », commente Philippe Becker.
En fait, ajoute le directeur du département Pharmacie de Fiducial, « 2011 sera sauvée in extremis, comme l’année précédente, par le médicament générique. Avec 43 % d’augmentation, la coopération commerciale progresse de manière sensible, ce qui permet de maintenir le niveau d’excédent brut d’exploitation par rapport à 2010, à 11,22 %, au lieu de 11,38 %, en moyenne ». Toutefois, les vraies questions restent posées : le plein semble avoir été fait sur le générique, et la rémunération des nouvelles missions est toujours en discussion. « L’année 2012 sera donc certainement difficile et pleine d’incertitudes », ajoute Philippe Becker.
Au total, pour le responsable du secteur officinal de Fiducial, il apparaît clairement au vu de ces premières tendances provisoires sur l’année écoulée que le monde de la pharmacie marche désormais à deux vitesses : il y a des officines qui progressent sans ressentir foncièrement la crise, alors que d’autres sont en péril. La restructuration « rampante » du réseau devient de plus en plus visible, avec des fermetures « sèches » et des liquidations judiciaires.
« Il y a un autre signe qui ne trompe pas, remarque Philippe Becker : les prix de négociation des fonds de pharmacie sont dorénavant à la baisse. Les alertes que nous donnions, il y a quelques années, au sujet du décalage entre les prix des officines et leur rentabilité, se matérialisent depuis quelques mois. »
En bref, il faut espérer, au vu de ce bilan dressé par Fiducial que « les pistes sur une nouvelle rémunération des pharmaciens, en débat avec le ministère de la Santé, apporteront un ballon d’oxygène aux officines. Elles en ont bien besoin ! », conclut Philippe Becker.
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