Une nanofibre pour dépolluer les eaux contaminées par les médicaments

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Publié le 23/02/2018

Rivière
Crédit photo : Phanie

Des chercheurs de l'université de Johannesburg, en Afrique de Sud, ont mis au point une nanofibre capable d'extraire le diazépam (Valium) des eaux recyclées ou usées.

Commercialisé depuis 1963 par les Laboratoires Roche sous le nom de Valium, le diazépam est un anxiolytique largement utilisé dans le monde. Conséquence : il pollue massivement les eaux et est particulièrement difficile à filtrer car il est en partie soluble et ses particules sont très petites. Actuellement, les médicaments comme le diazépam parviennent à passer au travers des usines de traitement des eaux usées (lire notre article « abonné ») - ces usines n'étant pas équipées pour filtrer la majorité des médicaments - et contaminent l'environnement par le biais des eaux purifiées et des eaux usées issues des usines de production des médicaments. Des techniques d'épuration permettent de filtrer des substances médicamenteuses mais elles « sont coûteuses, prennent du temps, sont peu efficaces, consommatrices en énergie voire utilisent des composants toxiques pour l'environnement ».

Des chercheurs de l'université de Johannesburg ont eu l'idée d'utiliser des nanomatériaux. Dans l'étude publiée mardi dans la revue « Science Daily » et repérée par le site « Pourquoi Docteur », les scientifiques expliquent avoir utilisé des nanofibres de dioxyde de titanium et avoir fabriqué « un réseau de fibres creuses (...) croisées entre elles et stables » afin de garantir leur non-dispersion dans l'eau purifiée. L'équipe a aussi publié en janvier une étude sur sa méthode de fabrication du réseau de nanofibres dans la revue « Journal of Molecular Liquids ». Cette nouvelle technique de dépollution des eaux contaminées par des médicaments offre de nouveaux espoirs, d'autant qu'elle peut être développée à bas coût et installée dans les équipements existants de manière simple et rapide. Reste à développer les moyens de production du réseau de nanofibres, les chercheurs annonçant le lancement d'une usine pilote, puis à tester cette technique en conditions réelles.