Toutes les réformes lancées par le pouvoir ne sont pas forcément celles qu’attendent les Français, toutes ne sont pas prioritaires, et toutes sont mises en œuvre après une préparation imparfaite ou insuffisante. Le report de la loi sur la famille, l’abandon de l’écotaxe, le renoncement aux nouveaux rythmes scolaires et aux ABCD de l’égalité à l’école traduisent des reculades obtenues par des groupes disparates qui n’ont aucun lien commun mais parviennent à épouvanter l’Élysée comme s’ils étaient prêts à le mettre à sac. Il aurait mieux valu se demander d’abord si la réforme proposée était acceptable pour le plus grand nombre, si elle était juste et indispensable. Ni l’écotaxe, ni la réforme des rythmes scolaires, ni la réforme territoriale (que le Sénat menace de bloquer) n’étaient, par elles-mêmes, de mauvais projets. Il ne fait aucun doute, aujourd’hui, qu’elles ont été engagés avec maladresse et, surtout, en l’absence de toute évaluation des réactions qu’elles allaient provoquer. Que l’on chasse le ministre qui a mis en place les rythmes scolaires ou qu’on laisse Ségolène Royal décider unilatéralement l’abandon de l’écotaxe ne décrit qu’un phénomène plutôt grave : l’incroyable pusillanimité du gouvernement. On attendait beaucoup mieux et beaucoup plus de Manuel Valls.
Le coût social.
Le Premier ministre semble avoir une meilleure prise sur les ministres que son prédécesseur. Mais on se demande si le calme relatif qui règne aujourd’hui au sein du gouvernement ne résulte pas en réalité d’une sorte d’indulgence de M. Valls pour des coéquipiers qui, certes, s’expriment moins qu’auparavant et d’une manière moins spectaculaire, mais n’en poursuivent pas moins, pour certains, leur petit projet personnel. C’était flagrant lors de la conclusion de l’affaire Alstom. General Electric a fait d’emblée la meilleure offre pour le rachat partiel de l’entreprise. Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie songeait à Siemens et n’a pas caché qu’il rêvait d’un « Airbus européen de l’énergie ». Siemens était si peu enthousiaste que, par égard pour la France, il a proposé une reprise d’Alstom avec l’aide du Japonais Mitsubishi. Adieu le projet européen. Objectivement, M. Montebourg a perdu la partie, mais a fait croire qu’il l’avait gagnée. De la même manière, la conférence sociale de cette semaine risque de très mal se passer ou de ne pas avoir lieu, à cause d’un sérieux différend entre patronat et syndicats au sujet de la notion de pénibilité du travail, dont l’élargissement à divers métiers risque de coûter des milliards. Est-ce ainsi que l’on gouverne ?
Autre cas de gestion alarmant : la taxe de séjour que les touristes paient avec leur facture d’hôtel devrait être multipliée par cinq (et passer de 1,5 à 8 euros). Au moment même où Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères mais aussi du tourisme, veut multiplier le nombre de touristes étrangers en France. Levée de boucliers des hôteliers, d’ailleurs soutenus par M. Fabius. Qui a eu l’idée géniale de porter un coup à l’une de nos industries les plus performantes ? Qui décide, qui change la décision, qui a une idée claire de ce qu’il faut faire pour le pays ? La dette publique a atteint 94 % du PIB (à 1 986 milliards), elle a augmenté de quelque 45 milliards entre le dernier trimestre de 2013 et le premier trimestre de 2014. N’y a-t-il pas une plus grande urgence à contenir l’endettement ? C’est bien ainsi que l’on nous gouverne.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion