Une dizaine d’officines saccagées et pillées

Depuis bientôt trois semaines, les manifestations des « gilets jaunes » ponctuent l’actualité. Au point de paralyser certains territoires, comme sur l’île de la Réunion où répartiteurs et titulaires ont dû adapter leurs tournées pour les premiers, et leurs heures d’ouverture ainsi que l’organisation des gardes pour les seconds. Leur objectif commun était d'assurer la sécurité des équipes et la permanence des soins, en dépit des barrages routiers et du blocus du port maritime.

Ces précautions n’ont pas empêché qu’au moins six pharmacies aient été le théâtre de scènes de saccages et de pillages. En métropole, les officines n’ont pas été non plus épargnées. Le samedi 1er décembre, alors que nombre de commerces et des bâtiments publics subissaient des dégradations importantes de la part de certains manifestants et de casseurs, ceux-ci s’en prenaient à Paris, sans discernement et avec la même volonté de nuire, à deux pharmacies situées dans les environs de l’Arc de Triomphe.

Une protection rapprochée

Avenue de la Grande-Armée, la pharmacienne Imane Bodinier-El Ballack a ainsi vu sa vitrine voler en éclats, ses présentoirs renversés et ses médicaments piétinés au sol par un groupe de casseurs enragés qui avait cependant eu le soin d’arracher sa caméra de surveillance. Avenue Kléber, la pharmacie éponyme a subi ces mêmes assauts de guérilla urbaine. Comme en témoigne Orso Nicolaï, son titulaire, les casseurs ont vandalisé l’entrée de son officine, dérobant des produits avant d’emporter son fond de caisse. Dans les deux cas, ces titulaires, traumatisés, ne peuvent que s’interroger « Pourquoi s’attaquer à une pharmacie ? ».

Redoutant de nouveaux assauts contre les officines le 8 décembre, si les gilets jaunes venaient à maintenir leur mot d’ordre d’un « acte IV » dans la Capitale, les représentants ordinaux ont demandé aux autorités d’assurer la protection des pharmacies.