Ni bons samaritains, ni militants. Simplement deux pharmaciens insérés dans leur tissu social et qui s’associent au poissonnier, aux restaurateurs et aux autres commerçants de leur quartier pour « soutenir les personnes à la rue », au sein de l’association Le Carillon. Les gestes sont simples : un verre d’eau, une prise électrique pour recharger un portable, un pansement, un accès gratuit à quelques produits d’hygiène, un appel en cas d’urgence, ou tout simplement un sourire accueillant.
« En fait, c’est toute notre profession qui fait partie de cette association », lance Danielle Setti pour bien montrer que l’ensemble des pharmaciens accomplit chaque jour ces gestes de proximité et de solidarité. Elle gère « La pharmacie du monde » de l’avenue Parmentier avec son fils Rudy qui a, comme une évidence, répondu à la sollicitation de l’association Le Carillon.
Ce n’est qu’un hasard si ce projet solidaire, créé en 2015, a pris le nom de l’un des restaurants cibles des attaques du 13 novembre. Il n’en souligne pas moins l’esprit de solidarité qui a surgi depuis les attentats. « Nous avions dès le 14 novembre affiché notre soutien aux victimes et avions changé les vitrophanies de l’officine. C’est cela qui a interpellé l’association. A nous maintenant de continuer et d’entretenir ces liens d’entraide », expose Rudy Setti.
Installé à quelques mètres du Bataclan, Gérard Amar a lui aussi rejoint le réseau du Carillon. « Notre activité de professionnel de santé nous amène chaque jour à rendre ces petits services. Ce sont bien sûr les SDF, mais aussi les grands-mères qui tombent au marché, ou encore les personnes qui entrent à l’officine pour des petites blessures », rappelle le pharmacien, qui a ouvert son officine le lendemain des attentats à la « famille du onzième » sous le choc.
Gérard Amar estime aujourd’hui que la profession doit sortir de l’ombre et montrer cette facette de son exercice au quotidien. « Après l’émission de M6 et l’image scandaleuse de la profession qu’elle a diffusée, il faut agir », estime le titulaire de la rue Oberkampf, qui réclame un signe fort du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Il lui demande d’adhérer au Carillon.
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