LORSQU’ON ne peut plus soigner le contenu, on soigne le contenant. Voilà ce que doivent se dire les ingénieurs spécialisés dans la recherche de vêtements techniques et médicaux. C’est avec un tel principe que les premiers cosmetotextiles ont vu le jour. Vous transpirez ? Les tissus brevetés antitranspirants, voire antiperspirants, sont là pour vous éviter de vous noyer dans un flot de sueur. Vous en avez marre des régimes et autres crèmes amincissantes ? Les techniciens du fil vous proposent collants et gaines qui vous feront perdre les centimètres superflus. Bien au-delà de la simple contention - dont les vertus médicales sont validées dans le traitement de l’insuffisance veineuse - ces articles élastiques sont parfois même chargés de véritables principes actifs (caféine par exemple) censés contribuer localement à votre amincissement. Vous craignez la rencontre piquante des moustiques ? D’autres chercheurs ont pensé à vous en créant un textile aux allures de non-tissé qui fait obstacle à la trompe chatouilleuse du diptère dans plus de 90 % des cas (promesse du fabricant !). Parfois même, un procédé d’encapsulage d’essence de citronnelle complète l’efficacité du tissu. Passons enfin sur les textiles anti-UV, antibactériens ou encore l’étonnant costume japonais antigrippe. Mais la dernière nouveauté dans ce domaine fécond de la recherche textile nous vient (comme souvent) d’outre Atlantique. Imaginez. Vous entrez dans une pièce chauffée à 46 °C vêtu de ce miracle textile baptisé CoolMedics. Malgré l’atmosphère de sauna la température au niveau de votre peau reste pourtant aux environs de 32 °C durant plus de 4 heures ! À quoi est dû ce prodige thermodynamique ? « Évaporation contrôlée », répondent en chœur les concepteurs. Plus précisément, une fois humidifié (immersion 10 secondes dans l’eau), le tissu rafraîchissant, composé de plusieurs couches de fibres et de polymères, va fournir un refroidissement instantané et durable grâce à la libération progressive de l’eau par évaporation. Rassurez-vous, il n’est pas question pour vous de supporter la désagréable sensation d’un vêtement humide sur le corps. Les couches en contact avec la peau et avec l’extérieur restent sèches.
Si vous doutez encore des performances de cette miraculeuse étoffe, sachez que le tissu breveté a été testé et approuvé par les armées américaines et anglaises qui l’utilisent pour leurs missions en zones chaudes depuis plusieurs années. Et pour finir de vous convaincre de l’intérêt de cet ambitieux vêtement technique, son fabricant tente un dernier argument : « nous apportons une fraîcheur économique et écologique. Pas besoin de climatisation, ni d’électricité. Pourquoi rafraîchir toute une pièce, lorsque vous pouvez vous rafraîchir facilement et individuellement ? » Certes, l’argument écolo est un peu usé, mais avec cette nouvelle technologie on ne pourra plus dire : « rien de nouveau sous le soleil ».
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