Les Toulousains, qui ont déjà deux lignes de métro, se sont dotés d’un tramway superbe, aux lignes futuristes, confortable et qui parcourra 11 km en attendant son extension. Une réussite municipale, industrielle, sociétale. C’était trop beau : l’inauguration, qui devait avoir lieu samedi dernier, le 27 novembre, a été annulée à cause d’une grève des conducteurs. Ils demandaient, avant de commencer à travailler, que leurs horaires (six heures par jour) fussent précisés, que la pénibilité du travail fût prise en compte et réclamaient la possibilité de conduire indifféremment un bus ou un tram.
Comme je les comprends ! Ce qui compte, évidemment, ce n’est pas le tram, c’est l’homme ! Le conducteur écrasé de fatigue parce qu’il tient les manettes d’un véhicule qui pourrait se passer de lui. L’éternel exploté qui devine, sous la modernité, la menace du chômage dans un monde automatisé. Ce qui compte, ce n’est pas le train, le bateau, l’avion, c’est l’homme. Les astroi auraient dû faire la grève et refuser d’aller sur la Lune. Leur avenir, le danger qu’ils couraient, leur retraite valaient bien plus que leur exploit historique. Ce choc entre le progrès et les tics sociaux de ce pays en dit plus long que tout le reste.
› RICHARD LISCIA
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