AU 45 RUE CAUMARTIN, à Paris, les bureaux de la CAVP vibrent ces temps-ci d’une curieuse agitation. Comme tous les trois ans, les élections pour le renouvellement pour moitié des membres du conseil d’administration, viennent de débuter. Mais cette année, le scrutin prend une tournure que les administrateurs n’avaient pas prévue. Quittant le ton calme et rassurant qui est habituellement le sien, Bernard Lagneau, président de la respectable caisse de retraite, tire le signal d’alarme : « Nous assistons à une candidature massive et offensive de la CNDI qui présente 9 candidats sur les 24 soumis à renouvellement. Je ne conteste pas la régularité de ces candidatures, mais je crains pour l’indépendance de notre institution. » Sans remettre en cause la légitimité de la CNDI, le président de la CAVP souligne tout de même quelques anomalies dans la diffusion des professions de foi de ses candidats ainsi qu’une campagne de sollicitation de candidatures aux arguments contestables. « La CNDI promet aux candidats qui lui sont affiliés des formalités simplifiées et gratuites en prétendant que les candidatures indépendantes sont compliquées et coûteuses. Un simple courrier assorti du certificat de non-condamnation délivré par l’Ordre suffit en réalité à ces candidatures », précise Bernard Lagneau.
L’indépendance en question.
Mais au-delà de ce débat sur la forme, c’est sur le fond que le président sortant craint l’offensive électorale de la CNDI. « Ce qui est en jeu n’est ni plus ni moins que l’indépendance de notre institution, répète-t-il. Je ne reproche pas aux pharmaciens CNDI de se présenter, je dis seulement qu’ils n’ont pas compris qu’ils étaient manipulés. » Le risque d’une représentation « collective », c’est de voir la gestion de la caisse soumise aux directives de la CNDI, explique-t-il en substance. « À la CAVP, les administrateurs ont coutume de laisser leur appartenance à d’autres organisations professionnelles de côté. Un comportement qui est garant d’indépendance et de pluralité », souligne Bernard Lagneau.
L’indépendance, c’est pourtant également l’un des axes fort revendiqué par la CNDI. Son président, Olivier Bidou, interrogé par « Le Quotidien », rappelle avant tout que son organisation a pour objet de défendre les petits employeurs et entrepreneurs Indépendants.
Communication et transparence.
Créée en 2006, la coordination a ainsi successivement pénétré les conseils d’administration de l’URSSAF, de la CIPAV (Caisse interprofessionnelle des libéraux) ou de la CAVAMAC (Caisse d’allocation vieillesse des agents généraux et des mandataires non salariés de l’assurance et de la capitalisation). Et ses ambitions ne s’arrêtent pas là puisque les institutions propres aux dentistes, aux sages-femmes ou encore le RSI (Régime social des indépendants) intéressent de près la CNDI. Pour l’heure, c’est la retraite des pharmaciens qui occupe Olivier Bidou. « Nous avons vraiment l’impression que certains sièges locaux sont chasses gardées pour les administrateurs en poste », déplore-t-il. Le président de la CNDI milite avant tout pour plus de transparence et une meilleure communication sur les retraites et leur gestion. Parmi les mesures au programme de la coordination, citons l’instauration d’une 14e classe de cotisation dans le régime complémentaire par capitalisation, ou encore la création d’une maison de retraite gérée par la CAVP.
Le scrutin des élections à la CAVP sera clos à la mi-mars.
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