DEPUIS mardi, les députés planchent sur le projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) sous le regard attentif des pharmaciens. Ce projet de texte peut en effet marquer un tournant pour l’exercice officinal. L’enjeu ? « Que le pharmacien puisse trouver sa place dans la nouvelle organisation du système de santé, objet de cette future loi », indique ainsi Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Grâce à la loi HPST, l’officinal peut devenir « le pivot de la prise en charge de premier recours aux côtés du médecin », renchérit Jean Parrot, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Dans cet objectif, Ordre, syndicats, association de pharmacie rurale (APR) et Collectif des groupements ont travaillé de concert à la définition de nouveaux rôles pour les officinaux. « Suite aux EGOS* et aux travaux relatifs aux nouvelles missions du pharmacien d’officine, effectués à l’initiative et sous l’égide du ministère de la Santé au premier semestre 2008, la profession s’est unie et a proposé d’une seule voix à Roselyne Bachelot-Narquin des amendements au projet de loi HPST », explique l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), pour qui ces textes constituent une avancée importante dans l’évolution de la profession.
Deux amendements retenus.
Au total, quatre amendements ont été présentés. Pour l’heure, deux d’entre eux ont été retenus par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Le premier consiste à inscrire le conseil pharmaceutique dans les soins de premiers recours ; le second concerne la définition des missions des pharmaciens dans le code de la santé publique. Contribuer aux soins de premier recours, participer à la coopération entre professionnels de santé, ainsi qu’au service public de la permanence des soins sont ainsi autant de rôles des officinaux en passe d’être reconnus.
En revanche, l’idée du pharmacien traitant (voir ci-dessous) a été écartée, tout comme la possibilité pour les officinaux de dispenser des services à la personne. Mais les organisations professionnelles n’ont pas dit leur dernier mot et ont d’ores et déjà redéposé les amendements recalés qui seront, cette fois, discutés en séance.
De nouveaux services aux patients.
Le projet de loi actuellement discuté présente « des avancées, estime Jean Parrot. Mais certains points sont encore à améliorer ». Au-delà de la notion de pharmacien traitant, le président de l’Ordre pense notamment à la possibilité pour les pharmaciens de participer aux services à la personne, à l’éducation thérapeutique et aux actions d’accompagnements des patients. La balle est maintenant dans le camp des parlementaires.
« Toute nouvelle mission devra répondre à un besoin des patients », souligne pour sa part Philippe Gaertner. « Cette loi n’est pas faite pour les professionnels, mais bien pour les patients », ajoute le président de la FSPF. Ces nouvelles missions devront aussi être assorties d’une rémunération spécifique, revendiquent les organisations professionnelles.
Au-delà des quatre amendements défendus par les représentants des pharmaciens, la FSPF en a déposé un cinquième, qui concerne la permanence des soins. « Il prévoit de donner la possibilité au pharmacien de garde de dispenser des médicaments sur simple appel du médecin régulateur des urgences », explique Philippe Gaertner. Les médicaments délivrés dans ce cadre devront bien entendus être pris en charge par l’assurance-maladie.
On le voit, les officinaux comptent bien sur la future loi HPST pour faire évoluer leur exercice. Les débats à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, seront l’occasion de voir jusqu’où les parlementaires sont prêts à étendre encore le champ de compétence des officinaux.
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