« JE TIENDRAI un mois s’il le faut, je suis motivé, car je suis dans mon bon droit ! » affirme Éric Milleret, au troisième jour de sa grève de la faim. Ce pharmacien d’Auch entend ainsi protester contre le rejet par l’ARS de la demande de transfert de son officine.
Une officine qu’il définit comme ancienne, dépassée et dans laquelle il ne peut faire les aménagements nécessaires. Il a donc trouvé un nouveau local situé à 430 mètres de là. Mais ce transfert s’est heurté à l’avis défavorable du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens, le jugeant davantage motivé par des « choix économiques que sanitaires ». Quant au refus de l’ARS, il a été justifié par le fait que le départ de cette officine compromettrait l’approvisionnement d’un quartier promis à une croissance de population liée à des projets immobiliers. Deux arguments que le pharmacien conteste : « Je ne change pas de quartier et la mairie m’a confirmé qu’à la date de ma demande, aucun projet immobilier n’était envisagé. » Lassé, il a même lancé une pétition auprès des clients qui a reçu 2 000 signatures en 7 semaines, avant d’en arriver à la grève de la faim : « Pendant trois ans, j’ai suivi les règles, fait des recours, engagé un avocat spécialisé, saisi le tribunal administratif, le Défenseur des Droits, maintenant, ça suffit ! »
Adhésion au réseau Lafayette.
L’été dernier, la difficile situation économique de son officine, la Pharmacie Occitane qu’il partage avec sa consœur Hélène Guinaudy, l’a incité à rejoindre le réseau Lafayette. Une adhésion plutôt mal vécue par ses confrères et le syndicat des pharmaciens du Gers (FSPF) qui s’était pourtant prononcé favorablement sur son transfert : « Nous allions couler, explique Éric Milleret, personne ne nous a tendu la main. Entrer dans le réseau Lafayette était la seule solution pour faire revenir la clientèle. Je ne fais rien d’indigne, je n’ai même pas les prix les plus bas. »
Michel Laspougeas, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens désapprouve sa méthode de protestation : « C’est une façon de faire déplacée, une réaction disproportionnée. Si tous ceux qui voient leur transfert refusé faisaient grève de la faim… Ce transfert ne répondait pas aux critères obligatoires. » Le Président de l’Ordre signale aussi qu’avant Éric Milleret, plusieurs pharmacies du centre-ville d’Auch ont déjà obtenu des transferts, ce qui perturbe les équilibres. Le pharmacien arrive-t-il trop tard ?
Mais peut-être va-t-on vers un apaisement : un émissaire de l’Ordre a rencontré le protestataire qui, en geste de conciliation, a enlevé le panneau annonçant sa grève de la faim. Il attend néanmoins une réponse rapide et favorable à son transfert. D’ici là, il avoue s’être préparé physiquement (réduction progressive des bols alimentaires, hydratation, supplémentation…) à un jeûne de longue durée.
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