Le manuscrit original du « Petit Prince »
Soixante-dix ans après la publication du « Petit Prince », le manuscrit original et les dessins préparatoires d’Antoine de Saint-Exupéry sont, pour la première fois, reproduits à l’identique et en intégralité. « Le Manuscrit du Petit Prince » est un luxueux volume imprimé sur papier bible, constitué de 141 feuillets de texte, écrits à l’encre et au crayon sur de la pelure d’oignon, et de 35 feuillets de dessins. Ils sont accompagnés d’un livret de transcription et commentaire. Un retour aux sources émouvant, et intéressant au vu des modifications apportées par la suite par Saint-Exupéry, de l’œuvre littéraire la plus traduite et diffusée dans le monde (Gallimard, fac-similé, 368 p., transcription, 96 p., 59 euros).
Gastronomie et bien vivre
Chef des Flocons de sel, à Megève, 3 étoiles au guide Michelin, et chef de l’année 2013, Emmanuel Renaut a la tête dans les étoiles mais les pieds bien sur terre. Son inspiration lui vient de la nature, comme en témoigne « Nature d’un chef », un album où ses recettes de cuisine de montagne sont réparties en fonction de l’origine des produits : « le lac et eaux vives », « le pré et la roche », « le potager et le verger », « la forêt », « l’alpage ». Une originalité appuyée par les très belles photos de nature et d’assiettes signées Francis Hammond (Flammarion, 256 p., 45 euros).
Puisque l’hiver arrive, on retrouve avec plaisir, dans « les Plats mijotés de Paul Bocuse », une centaine de recettes mitonnées par le « cuisinier du siècle » : autant de classiques de la cuisine familiale, faciles à préparer et à réchauffer, présentés en toute simplicité (Flammarion, 185 p., 19,90 euros).
Il y a sept ans, Bernard Pivot avait déclaré sa flamme dans un « Dictionnaire amoureux du Vin ». L’ouvrage reparaît aujourd’hui sous forme d’album illustré, avec une sélection des textes les plus importants et les plus amusants et plus de 130 photographies et reproductions de tableaux. Pour retrouver les grands domaines et les grandes régions viticoles, les grands noms et les millésimes qui font rêver et quantité d’anecdotes (Plon/Flammarion, 250 p., 29,90 euros).
Journaliste pour la télévision et la radio et féministe convaincue, Joëlle Goron a concocté, à l’intention des maîtresses de maison d’hier et d’aujourd’hui, un petit album plein de bon sens, d’humour et de tendresse, qui, sous le titre « le Poulet du dimanche », croque cinquante ans d’histoire de la famille française à travers le prisme des repas. Bien illustré et mis en pages, l’ouvrage remonte le temps pour nous livrer les tracas et les victoires de « la ménagère de moins de 50 ans » (Flammarion, 124 p., 19,90 euros).
Le vert envers et contre tout
Après le bleu et le noir, l’historien Michel Pastoureau se penche sur une couleur ambivalente, sinon ambiguë : « Vert. Histoire d’une couleur » raconte, une très riche iconographie à l’appui, l’histoire sociale, culturelle et symbolique du vert en Occident, depuis l’Antiquité grecque. Une histoire qui est en partie celle d’un renversement de valeurs, car, longtemps mal aimé et rejeté – chimiquement instable, il a été associé à tout ce qui était versatile et éphémère –, le vert est devenu, à l’époque romantique, la couleur de la nature, puis celle de la santé et de l’écologie, susceptible de sauver la planète (Seuil, 239 p., 39 euros).
Dans de beaux draps
Chacun se souvient de l’ouvrage de Colette Gouvion, l’ineffable « Braguettes, une histoire du vêtement et des mœurs » ; l’auteur réveille aujourd’hui notre curiosité en brossant une histoire du lit à travers les siècles, les pays et les cultures. Organisé en chapitres thématiques : lits de l’innocence, lits nomades, lits de fortune et d’infortune, lits du paraître, lits de la destinée et lits de la sensualité, « Éloge du lit » est richement illustré de photos et de reproductions de tableaux légendés avec bonheur. Pas de crainte de s’endormir en feuilletant ce livre (Éditions du Rouergue, 159 p., 39,90 euros).
Animaux, vrais et faux
Les bestiaires se déclinent de façon plurielle. Réalisé par Julie Delfour, « Bestiaire imaginaire » dresse un inventaire scientifique, à la manière d’un guide naturaliste traditionnel, de quelque 80 créatures fantastiques et hybrides homme-animal, décrits par les premiers grands voyageurs, les bestiaires médiévaux ou, plus tard, sous le pinceau de William Blake, Delacroix, Victor Hugo ou encore Odilon Redon (Seuil, 157 p., 29,90 euros).
À cette ménagerie poétique abondamment illustrée, répond le « Super Bestiaire » de Marc Giraud, qui recense les animaux les plus extraordinaires de la Terre – grenouilles poilues ou perroquets des neiges – ou encore le secret de certaines anatomies ou comportements originaux – bête aux quatre pénis ou celle qui respire par le derrière. On y découvre aussi certains traits méconnus des animaux que l’on croit connaître et la vie aventurière de quelques explorateurs, le tout illustré de photos, dessins et aquarelles de l’auteur (Robert Laffont, 318 p., 22,90 euros).
Les animaux de la ferme, mais aussi les agriculteurs et les légumes, sont les héros de « l’Humour est dans le pré », dans lequel Jean-Christophe Royer détourne des photos champêtres en imaginant un dialogue entre les uns et les autres. L’art de cultiver le second degré et la dérision (Versilio, 207 p., 17,95 euros).
Un tableau pointilliste de l’Univers
Pour raconter l’Univers sans nous perdre, Jacques Pau et Jean-Luc Robert-Esil, deux scientifiques attachés au Laboratoire Astroparticule et Cosmologie de l’université Paris-Diderot, ont pris le parti de balayer ce vaste sujet au fil de 200 entrées suivant un ordre chronologique, de l’effervescence des premiers instants, le Big Band, au vide absolu des derniers, le Big Freeze. L’édition actualisée du « Beau livre de l’Univers » permet de découvrir, à chaque étape, des images captées par les observatoires astronomiques, des portraits de savants qui ont tenté d’en démêler les nœuds, ou encore des œuvres d’artistes qui l’ont rêvé. Un tableau pointilliste de toute beauté, à picorer ou à approfondir en suivant les renvois en bas de page (Dunod, 418 p., 25,90 euros).
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