HUMEUR

Un lundi à la campagne

Publié le 13/02/2014

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Je suis rentré lundi d’un long voyage pour constater à l’aéroport que les chauffeurs de taxi étaient en grève et que les bus fonctionnaient mal. Ils ne m’étaient d’ailleurs d’aucun secours car ils allaient tous à Paris, et j’habite la banlieue. Au bout d’une heure, je trouve un taxi arrêté dont le chauffeur semble indifférent à la détresse des passagers. Il accepte pourtant de m’emmener tout en m’annonçant que, pour éviter les bouchons et les incidents, il va faire un détour. Quel détour ! C’est ainsi que j’ai visité la belle campagne qui entoure Paris, étendue à perte de vue, parfois libre de toute présence humaine. J’avais l’impression d’être un fuyard : il fallait éviter les barrages, disait mon chauffeur, visiblement traître à sa propre cause, mais solidaire de ses collègues. Je risquais même d’être molesté, assurait-il. Au terme d’un périple interminable, il m’avait convaincu que, grâce à lui, j’avais eu la vie sauve. Je ne vous dirai pas le prix de la course.

RICHARD LISCIA