Le président de la République a consulté successivement Barack Obama et Vladimir Poutine. Il ressort de ces entretiens qu’il n’a pas abandonné l’idée d’écarter Bachar du pouvoir dans le cadre d’une solution politique négociée. Son virage diplomatique n’est donc, pour le moment, que partiel.
De son côté, le président Obama a décidé d’envoyer des « forces spéciales » en Syrie, quelques centaines d’hommes au maximum, chargées de désigner aux bombardiers les cibles qu’ils doivent détruire. Des soldats américains sont déjà présents en Irak. La région est une sorte de creuset chauffé à blanc où cohabitent, d’une façon extrêmement inconfortable, des forces aériennes françaises, américaines, russes, britanniques et autres qui n’ont pas nécessairement les mêmes objectifs.
Le premier ministre irakien, voué à collaborer avec l’Iran dont l’influence sur Bagdad est désormais très forte, a dénoncé la décision de M. Obama tandis que le « Guide suprême » iranien, Ali Khamenei, déverse ses critiques sur l’action des États-Unis et multiplie les menaces de confrontation.
Sur le terrain, en Syrie, le Hezbollah libanais défend les positions de Bachar et fait en même temps l’expérience, toujours funeste, d’une intervention militaire dans un pays étranger avec les conséquences négatives qu’elle entraîne. La Syrie est en état de fusion où se mêlent, tels des métaux incompatibles en fusion, les Kurdes qui combattent l’EI, Al Nosra qui représente Al Qaïda et se bat en conséquence contre Bachar, l’Armée syrienne libre, elle aussi engagée contre le régime syrien, et Daech (EI) qui lutte contre tous les autres.
Une bataille turco-russe.
La Turquie joue un rôle très important dans la région. Elle est membre de l’OTAN, elle a un gouvernement islamiste très hostile aux Kurdes, qu’il bombarde sans relâche, et qui, au fond, préfère Daech aux Kurdes. Elle est viscéralement hostile à Bachar Al-Assad parce qu’il n’a pas fait ce que Recep Erdogan, le président turc, lui recommandait de faire. M. Erdogan est un homme contrarié, bien qu’il ait remporté les toutes récentes élections, lesquelles n’ont pas éliminé la présence au Parlement d’un parti pro-kurde. Il est tellement irrité par l’évolution des événements, qui ne vont pas dans le sens qu’il souhaite, qu’il a laissé son armée abattre un bombardier russe qui opérait à la frontière turco-syrienne et aurait violé l’espace aérienc turc.
Il s’en est suivi une crise entre Ankara et Moscou qui atteint des sommets de ressentiment. On a affaire, avec Erdogan et Poutine, à deux présidents très nationalistes qui aiment bien résoudre les problèmes par la force. Heureusement, M. Poutine n’a pas déclaré la guerre à la Turquie, mais il entend bien se venger en interdisant aux Russes d’aller dans ce pays en villégiature et en pratiquant à son tour un boycott commercial comparable à celui que l’Union européenne lui fait subir à cause de l’Ukraine.
L’Irak et la Syrie sont devenus en quelque sorte une auberge espagnole où les belligérants, plutôt que les diplomates, ont apporté leurs propres armes pour servir des objectifs très différents. C’est très mauvais pour l’État islamique qui a fait l’unanimité contre lui et qui finira par reculer sous les multiples bombardements, même s’il est acquis que la défaite des nouveaux djihadistes, c’est-à-dire la génération la plus barbare, ne sera acquise que lorsque des troupes au sol les auront délogés d’Irak, libéré Mossoul et investi la Syrie.
C’est une tâche d’autant plus ardue que l’Iran, engagé avec l’Occident par un accord nucléaire qui semble déplaire au plus haut point à Khamenei, refuse d’apporter le moindre concours à ce qui pourrait devenir une sorte de victoire occidentale, que MM. Poutine et Erdogan sont à couteaux tirés et que les contributions militaires américaine et française demeurent insuffisantes.
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