M. Trump a essuyé plusieurs échecs retentissants : sa première mouture d'une loi sur l'assurance-maladie était si complexe que le texte n'a pas été présenté à la Chambre des représentants ; les limites drastiques qu'il a voulu apporter à toutes les formes d'immigration ont été supprimées par des décisions judiciaires. Mais, sur ces deux sujets, notamment l'abrogation de l'Obamacare, il vient de réussir à faire adopter un texte à la Chambre, sans être sûr qu'il sera voté par le Sénat. Et il entend bien revenir devant les élus à propos de sa politique migratoire.
Cependant, le Trump président semble s'imposer comme le meilleur ennemi du Trump candidat. De lui-même, sans que personne ne l'y oblige, le chef de l'exécutif a renoncé aux orientations qu'il avait annoncées avant son élection. Confronté à la brutalité du régime syrien, qui a de nouveau employé des gaz contre des civils innocents, Trump a bombardé la base militaire d'où les attaques au gaz étaient parties, ce qui a provoqué une immense surprise mondiale, la colère des Russes et de l'Iran et de multiples interrogations sur le prétendu isolationnisme du président. Il est possible que M. Trump ait cédé à une pulsion personnelle s'agissant de la Syrie. Mais on voit fort bien qu'il est en train de reformuler ses intentions diplomatiques. Il a écarté du pouvoir son gourou personnel, Steve Bannon, un homme qui sent le souffre et jouait un rôle décisif en matière de politique étrangère. Et il s'est entouré de généraux qui, aujourd'hui, apportent une contribution essentielle aux décisions internationales de Donald Trump.
L'intervention militaire en Syrie semble se présenter comme un simple coup de semonce qui ne prépare en rien un affrontement direct avec la Russie. En Afghanistan, la multiplicité des attentats commis par les taliban montre que le ce pays risque de basculer dans le djihadisme. Déjà des généraux américains réclament l'envoi de renforts, alors que des troupes d'élite servent déjà d'appoint aux offensives irakiennes contre Mossoul et Rakka. Le retour à l'interventionnisme militaire n'est pas exclu, ce qui serait un tête-à-queue sur la route de l'isolationnisme. Pour la Corée du Nord, le ton de Trump est menaçant et ses conseillers ne cessent de rappeler que toutes les options sont examinées. Le président a envoyé un porte-avions sur zone mais il semble prêt à négocier avec la Chine une solution d'apaisement.
Vision obscure
On peut voir dans la prudence inattendue dont fait preuve Donald Trump l'influence de généraux raisonnables qui savent ce qu'il en coûte d'entrer en guerre, même quand plane la menace nucléaire. Mais sa vision diplomatique est plutôt obscure. Elle s'apparente davantage à un renoncement par rapport à ses promesses électorales qu'à une refondation de sa politique étrangère. M. Trump est surtout imprévisible, ce qui rend les Russes perplexes. Déconcertés par le bombardement de la base syrienne, ils marchent sur des œufs.
Mais tôt ou tard, il faudra bien que Trump annonce la couleur. Il a reçu à Washington le numéro un palestinien, Mahmoud Abbas qui, avec un bizarre enthousiasme, a imaginé un accord de paix capable de donner ses lettres de noblesse au mandat de Trump, lequel se rend bientôt en Arabie saoudite et en Israël, alors que Le Hamas, seul pouvoir en place à Gaza, a changé de charte, comme pour pouvoir participer lui aussi à des négociations.
Autre changement de pied : M. Trump ne tarit pas d'éloges pour l'OTAN et pour l'Union européenne, ce qui est en parfaite contradiction avec les idées qu'il affichait pendant sa campagne. Qu'est-ce qui l'a conduit à ce revirement ? On ne le sait pas, mais on en mesure en même temps la fragilité. En attendant, on n'a pas vu l'ombre d'un programme en faveur des pauvres, ce qui explique la baisse de la cote de popularité du président. A 42 %, il dispose de 20 points de moins que son prédécesseur à la même époque.
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