« L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE est une industrie florissante avec une belle rentabilité, mais la France aime casser ce qui fonctionne, commence Pascal Geffray, président d’Évolupharm. Je fais partie de ces pharmaciens qui doivent emprunter de l’argent aux banques pour pouvoir m’en sortir ! » L’annonce du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 est donc loin de le réjouir, avec la fixation de 2,4 milliards d’économies à atteindre, dont 940 millions d’euros reposent sur la pharmacie, « soit 39 % du total des économies demandées alors que l’officine ne représente que 12 % des dépenses de santé… Et cela, on nous l’a déjà demandé N-1 et N-2 ! »
Pascal Geffray rappelle aussi que les pharmaciens ont tenu tous leurs engagements sur le générique, le taux de substitution dépasse les 80 %, mais la part des génériques dans la consommation de médicaments reste à 30 %. La France se situe bien loin dans le classement de pays comme les États-Unis (73 %), l’Allemagne (68 %), la Pologne (66 %), le Canada (62 %) ou la Grande-Bretagne (61 %). Tout simplement parce que le répertoire générique est encore limité. Évolupharm appelle donc les pouvoirs publics à suivre sa logique et à augmenter ce répertoire à 55 %, sachant que son potentiel d’élargissement serait entre 75 et 80 %, ce qui apportera mécaniquement plus de 3 milliards d’euros d’économies.
Une hérésie.
« En Allemagne, le médecin prescrit la molécule la plus ancienne. Par exemple, la simvastatine est prescrite à 84 % tandis qu’en France, elle ne compte que 14 % de prescriptions. On peut mettre en place le droit de substitution, interdire peut-être un jour la mention non substituable, inciter le médecin et le pharmacien, mais si la prescription est hors champ, personne ne peut rien faire. Or le périmètre actuel est ridicule », explique Jean-Pierre Chulot, vice-président du groupement.
Pascal Geffray, tout comme Jean-Pierre Chulot, est par ailleurs effaré de la proposition du ministère de la Santé concernant l’expérimentation de la vente à l’unité. Pour eux, cela n’est pas sérieux, c’est une façon de « faire le buzz », tout comme la sortie des tests de grossesse du monopole. « Si cela se met en place, de nombreuses questions vont se poser. Quid de la notice, de la péremption, de la traçabilité, des interactions, de la conservation, de la posologie… L’affaire du furosémide n’a pas servi de leçon, on sort du principe de précaution. Il faudra rappeler à nos gouvernants que ce sont eux qui ont pris cette décision », souligne Pascal Geffray. Pour Jean-Pierre Chulot, la dispensation à l’unité « est une ineptie et une hérésie », à l’évidence « les solutions sont ailleurs ». L’élargissement du répertoire à 55 % permet en effet de « faire des économies colossales sans toucher à l’équilibre géopolitiques des pharmacies. La question qu’on se pose est pourquoi nos gouvernants ne le font pas ».
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