Trente ans d’offensive

Publié le 31/01/2011

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Casser le monopole des pharmaciens : c’est la vieille ambition de la famille Leclerc. Depuis des décennies, le père, Édouard, puis le fils, Michel-Edouard, ne désarment pas. La première tentative remonte aux années 1980. À cette époque, Édouard Leclerc parvient à faire sauter le verrou sur les produits de parapharmacie. Après quelques années d’accalmie, Michel-Edouard Leclerc revient à la charge en 2008. Tout le monde garde en mémoire sa campagne télévisée dans laquelle les médicaments sont assimilés à des bijoux qu’il devient luxueux de se procurer. Un bras de fer s’engage alors avec la profession, et l’on retrouve le groupe PHR, les syndicats UNPF et USPO, les groupements Giphar et Plus Pharmacie, le collectif des groupements et les étudiants en pharmacies, main dans la main, unis contre Leclerc.Les deux parties se livrent également à un combat devant les tribunaux, sous la houlette, déjà, du président du groupement Univers Pharmacie, Daniel Buchinger. La première bataille devant la justice est gagnée par les pharmaciens. Mais Leclerc gagne en appel. Cette victoire lui donne des ailes et le patron des hypermarchés éponymes récidive fin 2009 avec une nouvelle campagne télévisée. Cette fois, le pharmacien est un magicien capable de faire monter ses prix d’un simple tour de passe passe. Une nouvelle bagarre devant les tribunaux s’engage alors. Mais, malheureusement pour les officinaux, celle-ci se solde également par la victoire du camp Leclerc. Les victoires s’enchaînent et le groupe porte une nouvelle estocade en janvier dernier, en lançant une campagne nationale affirmant que les prix Leclerc sont les moins chers sur les produits de parapharmacie (ce que conteste vigoureusement Daniel Buchinger) et revendiquant la vente de médicaments OTC.