MALGRÉ DES EXHORTATIONS à refuser la collecte des déchets de soins à risque infectieux (DASRI), la loi de finances 2009 a définitivement consacré l’obligation pour les pharmaciens de les collecter. En l’absence du décret d’application, toujours attendu, certains ont décidé de s’engager plus avant dans ce service aux patients. Des solutions sont aujourd’hui développées pour sécuriser la collecte des DASRI.
Gap Hygiène santé, bureau d’études spécialisé dans le conseil et la communication en environnement hygiène et santé, a ainsi été créé en 2002 pour répondre aux problèmes des fameux PCT (piquants, coupants, tranchants). « Je m’y suis intéressé car c’était un souci dans ma famille. J’ai commencé à parler de l’idée en 1992, puis je me suis associé avec un docteur en pharmacie et des ingénieurs pour créer des bornes de collecte », se souvient Georges Prieur, son directeur.
La société a développé plusieurs types de bornes d’apport volontaire. La toute première, qui est aussi la plus grande, se nomme Containor. Implantable dans une déchetterie, un parc de stationnement, un centre hospitalier par exemple, le réceptacle est installé en surface. Depuis le lancement de cette première solution, d’autres ont vu le jour, s’adaptant à l’espace disponible et à l’environnement (intégration paysagère, esthétique). C’est le cas de l’Ecodasri, dont le réceptacle est souterrain, seule la trappe est visible et accessible en surface. Cette borne peut ainsi être implantée en centre-ville.
Pharma Collect.
La dernière née s’appelle Pharma Collect (notre photo), dédiée à l’espace officinal. Pour le pharmacien, c’est la solution pour collecter les DASRI de ses patients sans y toucher. Entièrement automatisée, la trappe de dépôt s’ouvre sur présentation du code-barres figurant sur le contenant à DASRI et se verrouille automatiquement après fermeture. Pharma Collect bénéficie, en outre, d’un écran tactile interactif qui sert de guide d’utilisation et de support de communication. Il abrite un fût de 50 litres qui est collecté à fréquence régulière selon les besoins de la pharmacie. L’ensemble des points d’apports volontaires automatisés de Gap Hygiène Santé permettent un accès par l’identification du code-barres ou code d’accès figurant sur le contenant de DASRI, contenant qui est remis par le pharmacien lorsque le patient vient chercher son traitement. Ce code permet non seulement d’ouvrir la trappe d’accès, mais aussi d’enregistrer et de télétransmettre les données relatives à chaque dépôt par connexion GPRS, donc d’indiquer précisément le niveau de remplissage des bornes et éventuellement de déclencher le ramassage si besoin. Tout cela grâce au logiciel de traçabilité et de gestion des déchets Pilotrace. Pour autant, l’identification de la boîte de DASRI préserve l’anonymat du déposant. « En cas de problème - un contenu qui ne correspond pas à ce qui doit s’y trouver par exemple - cette traçabilité de la boîte permet de remonter jusqu’au pharmacien, qui fera passer le message à ses patients sur le problème rencontré, ce que la boîte peut contenir, etc. », explique Georges Prieur.
Rapide extension.
La mise à disposition de Pharma Collect a commencé en juillet dernier et totalise aujourd’hui plus de 300 implantations un peu partout en France. Plus de 1 000 devraient être installées d’ici fin 2010. « Ces bornes sont disponibles à la vente ou à la location mais, à mon sens, le pharmacien ne doit rien payer, c’est aux laboratoires de s’impliquer. Soit le pharmacien sollicite un laboratoire, sa ville, un grossiste-répartiteur ou son groupement, qui va financer la location et l’entretien de Pharma Collect. Soit c’est un groupement de pharmaciens qui négocie avec un ou plusieurs laboratoires l’installation de ces bornes chez ses adhérents. »
C’est ainsi que le groupement ParisPharma, qui compte une cinquantaine d’adhérents en Île de France, a équipé 21 officines de Pharma Collect. D’autres groupements, comme PHR ou Giphar, s’y intéressent de près.
Dans les Hauts-de-Seine, le Syndicat mixte pour l’élimination des ordures ménagères (SYELOM) a lancé un appel d’offres pour équiper tout le département. Gap Hygiène Santé a remporté l’appel d’offres et installé 14 points d’apport volontaire. Prochaines communes à en bénéficier : Puteaux et Courbevoie. « En trois ans, nous comptons équiper 15 000 à 17 000 pharmacies. L’extension est rapide puisque le pharmacien est obligé de collecter gratuitement les DASRI. On sait que 7 000 pharmaciens n’ont pas attendu l’arrivée de ces solutions pour proposer ce service aux patients. »
Gap Hygiène Santé est fier de l’intérêt suscité par ses solutions et s’étonne encore d’être approché par un groupe comme IBM, piqué par la traçabilité RFID via Pilotrace qu’il aimerait associer à sa propre technologie dans un cadre futur d’e-santé à domicile. De même, des groupes italiens, anglais et même canadiens ont émis l’idée d’une commande de Pharma Collect, un nom qui sonne bien à toutes les oreilles.
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