Le Quotidien du pharmacien. Vous avez été adjoint multi-employeur. Était-ce un choix ?
Serge Caillier. J’ai travaillé pour plusieurs officines de 1999 à 2006. Quand j’ai cédé ma pharmacie, j’avais des fonctions syndicales prenantes qui me laissaient moins de temps libre, j’ai donc cherché un temps partiel. J’ai trouvé un poste où je travaillais le lundi et un mardi sur deux, puis plus tard un autre à l’autre bout du département où je travaillais le mercredi. Après un temps, le titulaire de la 2e officine m’a demandé de travailler un jour de plus, ce que j’ai accepté. Ensuite, j’ai quitté la 1re officine pour des raisons d’ordre éthique, et j’ai trouvé un nouveau poste dans un autre coin du département où je travaillais le vendredi et un samedi sur deux. Par la suite, le titulaire de la 2e officine m’a demandé de travailler un 3e jour, j’ai alors quitté la 3e officine car ça devenait compliqué en termes de trajets à parcourir. Quelques années ont passé et le titulaire m’a demandé de revenir à deux jours de travail hebdomadaire pour des raisons financières. Les augmentations et réductions de travail que j’ai connues ont toujours correspondu au temps dont je disposais. Par exemple, le passage à deux jours de travail hebdomadaire s’est fait au moment où je suis devenu conseiller ordinal.
Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler pour plusieurs pharmacies ?
Quand on change de pharmacie, on change de monde. Chaque pharmacie est un microcosme avec son titulaire, son équipe, ses médecins, ses patients, ses pathologies et ses médicaments. Il y a des médicaments qu’on retrouve souvent dans une pharmacie et jamais dans une autre, nous n’avons donc pas les mêmes réflexes. Travailler pour plusieurs officines rompt la monotonie et donne une certaine liberté d’esprit. Parmi les inconvénients, je citerai le fait d’être moins reconnu par la clientèle et d’être facilement et involontairement mis à l’écart du reste de l’équipe. Il faut s’adapter et être très à l’écoute car on ne nous dit pas tout. Et savoir jongler dans la jungle des systèmes informatiques officinaux, savoir retrouver le bon produit dans les stocks. Le gros point noir reste les congés, car il faut jongler entre les vacances des titulaires, qu’on doit souvent remplacer, et nos propres congés à faire correspondre dans les deux pharmacies pour lesquelles on travaille. Mes titulaires, savaient que si l’un d’eux voulait prendre des vacances et que je devais le remplacer, je travaillais à temps plein pour lui pendant ses congés, l’autre devait donc se passer de mes services pendant ce laps de temps mais il savait aussi que lors de ses prochaines vacances, on inverserait les rôles.
Conseillez-vous aux adjoints de faire l’expérience du travail multi-employeur ?
Mon expérience m’a permis d’apprendre plus et plus vite. C’est fatigant mais enrichissant. Je conseille simplement aux adjoints de s’assurer d’avoir un contrat de travail à temps partiel irréprochable, auquel doit s’ajouter une sorte de contrat moral entre les deux titulaires. Le mieux est de se dire les choses clairement dès le début. Il ne faut pas qu’il y ait d’ambiguïté entre eux, sinon c’est l’adjoint qui en subit les conséquences.
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