« PLUS D’UN MILLION d’enfants font chaque année un passage aux urgences… pas toujours nécessaire. En attendant la multiplication des maisons médicales de garde, il faut essayer de réduire cet afflux. En faisant un premier tri entre les vraies et les fausses urgences infantiles, le pharmacien de ville peut y contribuer », estime le Dr Didier Stamm (service de réanimation pédiatrique spécialisée, hôpital Femme-Mère-Enfant, Hôpitaux civils de Lyon).
Deux certitudes, tout d’abord. Primo, se fier aux dires des parents, les mieux placés pour remarquer ce qui est anormal chez leur enfant, en centrant l’interrogatoire sur le début et l’évolution du problème, ses conditions de survenue (collectivité, retour d’un voyage à l’étranger…) et les antécédents familiaux ou personnels (pathologie chronique). Secundo, se souvenir que plus l’enfant est petit, plus il décompense rapidement du fait de sa faible masse musculaire.
Alerte !
Outre les signes qui doivent alerter - pâleur extrême, cyanose, teint gris ou marbrures, purpura, notamment si l’enfant est fébrile (penser à une méningite), lésions hémorragiques ou nécrotiques (surtout dans un contexte de purpura), œdème cardiaque, hépatique ou néphrotique -, le Dr Stamm donne des conseils précis :
- Dans un contexte d’épidémie de rougeole, examiner la cavité buccale et rechercher le signe de Koplick (points blancs sur la muqueuse des joues), un signe avant-coureur plusieurs jours avant l’éruption.
- En cas d’éruption, le signe de Nikolsky, observé en exerçant une pression à la base de la lésion, renseigne immédiatement : si la peau se décolle, c’est une dermatose bulleuse due à un médicament ou à une infection grave, direction les urgences.
- En cas de problèmes respiratoires, penser au syndrome de Rye après la prise de salicylés ou d’AINS.
- Si la fièvre est forte, supérieure à 39 °C chez le nouveau-né et à 41 °C chez le nourrisson, une hospitalisation est indispensable pour faire un bilan et éliminer les pathologies graves ; en attendant, refroidir l’enfant, sachant que les antipyrétiques (surtout pas de salicylés) sont peu ou pas efficaces dans ces circonstances.
- Une hypothermie (en dessous de 36 °C) est aussi une urgence, penser, entre autres, aux enfants secoués.
- Si l’enfant est très fébrile et n’arrive pas à avaler, gare à l’épiglottite : ne pas le coucher car il ne pourrait pas respirer, ni examiner sa gorge sous peine de faire éclater l’abcès, mais le maintenir en position assise en attendant le SAMU.
- Des vomissements répétés (bilieux ou hémorragiques), des selles blanches ou noires constituent également des urgences.
Quelques messages à faire passer aux parents : un bain tiède est sans effet sur les convulsions et peut même être néfaste. Une perte de connaissance durable après une chute est une urgence. Si l’enfant a repris connaissance, consulter malgré tout et surveiller le comportement pendant 48 heures. En cas de sifflements soudains et plus aigus que ceux de l’asthme, penser à un corps étranger dans la trachée. En cas de brûlure, refroidir la peau pendant 15 minutes pour stopper le processus en profondeur, puis, si elle est localisée, appliquer une pommade adaptée mais ne pas enlever la peau. Si elle est étendue, appeler le 15.
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