S’APPUYANT sur les exemples milanais, bolognais et florentins, notamment, où le processus de privatisation des pharmacies municipales fait partie des dossiers classés, le maire de Rome, Gianni Alemanno, a proposé de commencer par liquider Farmacap, l’entreprise sanitaire municipale qui gère les officines romaines. Puis, de publier les conditions des appels d’offres d’ici à l’hiver prochain.
Reste que toute cette affaire s’annonce plutôt compliquée. C’est du moins l’avis de Franco Caprino, président de Federfarma Rome, la fédération des pharmaciens romains, qui récuse la validité de l’opération en se retranchant derrière le droit italien. Pour prendre le contrôle des officines, explique en substance le patron de la branche romaine de Federfarma, les sociétés de capitaux doivent compter des pharmaciens ou des mairies parmi leurs actionnaires. Pour se débarrasser de ses officines, la Mairie de Rome devra donc emprunter un chemin très caillouteux. À savoir, organiser des enchères, puis vendre les officines une par une à des pharmaciens. Un cas de figure qui, par ailleurs, laisse planer un vent d’incertitude sur les profits que pourrait réaliser la municipalité avec des ventes « à la pièce ».
Autre dossier épineux : les salariés qui devraient être « repris par la municipalité », promet Gianni Alemanno. Au prix, bien sûr, d’une reconversion qui ne sera pas toujours équivalente, tant sur le plan professionnel qu’économique, estiment les syndicats. Pour défendre ses droits, le personnel pharmaceutique des 43 officines municipales a croisé les bras le mois dernier pendant toute une matinée.
Mais pour la Mairie, les arguments de Federfarma, tout comme la protestation des pharmaciens, n’ont aucun poids. Du moins dans l’immédiat. « La privatisation est la seule solution possible dans la mesure où les exercices des pharmacies communales dégagent systématiquement des pertes considérables », se défend le conseil municipal. Il ajoute que sur les dix dernières années, la gestion des pharmacies « relève quasiment de la faillite ». Une évaluation qui froisse la sensibilité d’Assofarm, la fédération qui représente, au niveau institutionnel et syndical, les sociétés gérant les pharmacies communales en Italie. « À part quelques rares exceptions, les officines communales réalisent des bénéfices dans la plupart des communes italiennes. Si, à Rome, les bilans sont dans le rouge, cela veut dire que la gestion ne fonctionne pas », tonne Francesco Schito, vice-président d’Assofarm, qui réclame une remise à plat du système.
Dans l’immédiat, le maire de Rome a déjà inscrit plusieurs rendez-vous sur son agenda. Mais, selon plusieurs membres du conseil municipal, tout cela ne servira à rien car le destin des pharmacies communales serait déjà gravé dans le marbre. Affaire à suivre…
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